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450                  LA REVUE LYONNAISE
sèment dessinées, épaisses, visqueuses, rappelant le tentacule du
poulpe et la ventouse de la sangsue, faites pour mettre en fuite éter-
nelle la troupe délicate des Baisers. Ils sont hideux. Leurs femmes
costumées à la française ont l'air de domestiques qui ont mis au
pillage la garde-robe de leurs maîtresses, ou, grimées à la juive,
donnent un exemple navrant de ce que la laideur peut gagner à un
encadrement de mauvais goût. Une espèce de serre-tête noir qu'on
appelle ici, non sans raison, le sac à teigne, cache le haut du front
et les cheveux, un mouchoir polychrome dont les bouts flottent par




                           Juive   riche




derrière forme une mentonnière au-dessous de Ja bouche, comme
dans les cas de fluxion dentaire; ajoutez à cela un teint terreux,
des yeux étranges, à la fois brillants et morts, des yeux de verre,
un châle de couleur criarde sur une robe de soie ou un corsage
court aux manches larges sur une jupe quelconque, de gros pieds
bêtes dans des galoches ou des sandales, un balancement d'oie
trop gavée, et, si le coup d'œil vous satisfait, vous n'êtesvraimei-t
pas difficile. Parfois, dans le court, très court passage de la nubi-
lité à la maturité, certaines épaules, certaines poitrines, certaines
hanches, certainesjambes juives présentent des lignes, des courbes,