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BIBLIOGRAPHIE 105 Tout ruiné qu'il est, le château de Ghâtillon est encore le monument le plus remarquable de l'architecture militaire du moyen âge que possède l'ancienne province du Lyonnais. Sa chapelle, qui appartient au style roman du douzième siècle, a été complète- ment restaurée en 1853, et figure au nombre de nos monuments historiques. Ajoutons que la charte de franchises de Châtillon, concédéeen 1262 (n. st). par Etienne d'Oingt renferme plusieurs dispositions empruntées à celle de Ville- franche, qui porte la date de 126J, et elle servit elle-même de modèle à celle qu'Amédée de Roussillon, abbé de Savigny, accorda aux habitants de Ghessy, en 1272, et que M. le docteur Missol a publiée avec un intéressant commentaire dans la Revue du Lyonnais, on 1875. M. Vachez donne le texte et la traduc- tion de cette charte. Cette très intéressante étude, aujourd'hui complète, fait le plus grand honneur au goût et à l'érudition de l'auteur et demeurera parmi les meilleures de ses nombreuses productions. CHARLES LAVENIR. ANNUAIRE DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE LY/ON, fascicule I. Histoire et Géographie. Paris, E. Leroux, éditeur. — Prix, 4 francs. 11 nous arrive de Paris le premier fascicule du nouvel annuaire de la Faculté de Lyon. Cette publication qui doit s'étendre aux questions philologiques, philoso- phiques et littéraires, n'est ici représentée que par l'histoire et la géographie. .Mais ce sont des noms considérables que nous avons à saluer. D'abord M. E . - F . Berlioux, une notoriété dans le monde géographique, qui a su mettre sa haute science à la portée de tous. Les conférences du palais Saint-Pierre, si profondes et si populaires à la fois, ont souvent fait regretter hautement que l'intelligence de l'esprit français n'en soit pas venue à recruter ses ministres des affaires étran- gères parmiles professeurs de Faculté. Car la science géographique n'est pas consi- dérée à sa valeur, chez nous. Et cela, à cause d'un défaut général parmiles hommes spéciaux, le manque d'habitude de concilier la vulgarisation' avec l'exposition sommaire des faits scientifiques. Cetécueil, M, Berlioux l'évite dans ses travaux. Il nous présente aujourd'hui une théorie nouvelle de l'Atlantide et des Atlantes. Suivant lui, cet empire n'a pu s'abîmer dans les flots. Il occupait le nord-ouest de l'Afrique. « Entre les quatre promontoires marqués par les noms d'Héraclès, de Carthage, de Triton et d'Atlas, s'étend un vaste domaine tout couronné de mon- tagnes, qui fut d'une merveilleuse richesse dans les vieux âges et qui compte encore entre les plus beaux de l'univers. » Les Atlantes ou Lybiens étaient de race japhétique. Ils sont arrivés dans l'Atlas par l'Europe. Ce sont les hommes des dolmens. Les Berbères, qui n'ont occupé l'Atlas qu'après les Lybiens, sont venus par le Soudan. Voilà les prémisses du livre. M. Berlioux part de là pour reconstituer, avec une certitude scientifique qui tient du prodige l'histoire d'un grand peuple, à peine découvert encore, et sur le compte duquel il promet, à travers les r e - cherches futures, de superbes révélations historiques. Ajoutons que le livre est d'un style conciset élevé, ce qui fait la lecture la plus attrayante du monde. — M. Clédat expose en quelques pages ses premières recherchessurles manus- crits de Salimbene, ce chroniqueur italien dont il a étudié ici même l'autorité et le caractère. (Reçue Lyonnaise, mai 1881.) Nous n'avons pas la compétence nécessaire pour apprécier cette nouvelle étude de l'histoire de Bertrand de Boni. Rappeler ce titre glorieux de M. Clédat est assez faire l'éloge d'un savant qui occupe une des premières places parmi les romanistes modernes.