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LES TRESORS DES EGLISES DE LYON 431 monotone des vêtements sacerdotaux, de draps d'or, d'argent et de soie somptueusement tissés ou brodés, enrichis de perles et de pierres précieuses. Ces ornements représentaient des sujets religieux, la naissance et la passion de Jésus-Christ, l'annonciation, la nativité et l'assomption de la Vierge, la vie des saints, les rois Mages. On^ les avait décorés de fleurs de lys, de roses, de lions, de griffons, de léopards, de dauphins, d'éléphants, de papegauoo. Ils portaient les armoiries des rois, des princes et des princesses de sang royal, des archevêques, des chanoines et des autres bienfaiteurs de l'Eglise. « Le Trésor offrait à la vénération publique des reliques nom- breuses et luxueusement montées. Plusieurs fragments de la vraie croix, une épine de la couronne, la tête de saint Pantaléon, un doigt et des os de saint Etienne, les yeux de saint Clair, une sandale de saint André, le bras de saint Vincent, des fragments des corps des saints Pierre, Eustache, Georges et Clément, la célèbre mâ- choire du patron de l'église de Lyon donnée par le duc de Berry, frère du roi, et apportée par l'évêque de Châlons en 1392. Le Trésor renfermait plusieurs images ou statues d'argent, celle de la Vierge tenant l'enfant Jésus, celle de saint Jean-Baptiste, celle de saint Etienne et de saint Laurent. » Mais comme on le voit, l'inventaire de 1448 ne nous dit pas quels furent les objets que le Trésor de la cathédrale a pu conte- nir bien avant cette époque de 1448. Je me suis donc mis à la recherche de documents authentiques, indiscutables qui pour- raient nous fournir quelques renseignements à ce sujet, et j'ai cru les trouver dans YObituaire l de notre métropole et dans ses registres capitulaires. 2 Ces monuments sont, en effet, les 1 L'inventaire que j'ai dressé et qu'on retrouvera plus loin, présente nécessaire- ment des lacunes, car les originaux dont s'est servi M. Guigue sont incomplets. Cet auteur a disposé pour faire son Obituarium de quatre manuscrits différents. Le premier appartient aux archives de l'archevêché de Lyon. Il a été écrit au commen- cement du quatorzième siècle et complète ceux des quatorzième, quinzième et seizième siècles, mais aucun ordre n'y règne. Beaucoup de feuillets ne sont formés que de frag- ments découpés et rapprochés au hasard, de sorte qu'il offre de longues lacunes. Les trois autres manufecrits appartiennent à la Bibliothèque de la ville, mais dans deux il manque les mois de janvier, février, mars, avril et mai, et une partie du mois de juin. Le troisième est plus complet et paraît avoir été copié au dix-septième siècle. 2 Ces registres sont au nombre de soixante-douze. Ils ne commencent malheureu-