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440                          LA R E V U E      LYONNAISE

   Souvent aussi le Trésor de la Primatiale s'enrichit par des ac-
quisitions ; ainsi, vers 1653, le Chapitre acheta de la succession du
cardinal de Richelieu, archevêque de Lyon et de celle de Mgr de
Saint-Geor-ges, aussi archevêque, onze objets d'argent spécifiés
dans l'inventaire du Trésor, dressé en 1724 Parmi ces objets se
rencontraient surtout « une croix d'argent cise chargée de trois
anges avec trois festons mouvants aux pieds d'iceux pesant 20
marcs, 3 onces. — Six chandeliers et trois festons d'argent
ciselé avec trois anges, chacun, mouvants aux pieds d'iceux, pe-
sant 79 marcs, 1 once. — Une boîte d'hosties d'argent avec son
couvercle, le tout ciselé, et est représenté au dit couvercle une
descente de croix, en bas-relief, pesant 2 marcs, 5 onces. » Mais
bien souvent aussi le trésor s'appauvrit d'une partie de l'ancienne
argenterie que, pour obéir aux caprices de la mode, on fondait
pour en faire faire de la neuve, au goût du jour.
   Parmi les objets qui ont disparu du Trésor de Saint-Jean, il en

   En 1554, le roi René qui était à Lyon depuis quelque emps et qui fréquentait
l'église Saint-Paul, avait fait don à cette église d'un riche reliquaire. Gochard a
mentionné ce don, dans les Archives du Rhône, p. 486. Ces jours derniers j'ai été
assez heureux pour trouver au fonds Saint-Paul, aux archives du département du Rhône,
l'acte même de cette donation, que je crois devoir donner plus bas. Le roi René
était un grand amateur des arts et excellait lui-même dans la peinture. En mai 1476
il acheta à Lyon trois albums qu'il paya trois florins (environ 30 fr. de notre monnaie),
l'un représentait un homme qui estrille sa femme, l'autre une femme qui estrille un
homme. On ne dit pas ce que représentait le troisième (Péricaud, Tab. hist., p 80).

   « Le xxvm e jour de juillet, an IIII* LIIII, le roy de Sicile, duc d'Aniou, etc.
estant à Rouenne-sur-Loire, donna à Messieurs de chapitre de l'église Saint-Pol de
Lyon, un reliquaire d'or, auquel a un dent de la benoiste Marie Salomé, et un os de
sainte Marie Jacobi, suers de la benoiste vierge Marie, lequel reliquaire il a fait dé-
livrer audit lieu de Rouenne, à messire Pierre Jaquet, trésorier et chapelain perpé-
tuel, et Jehan Benoict, corial de ladicte église, qui pour ceste cause estoient venuz
devers ledict seigneur et pour tesmongnage de ce, ledict seigneur a commandé à
moy, son secrétaire, ses lettres certiiicatoires sur ce ; mais pour le hastif partement
d'icellui seigneur, et aussi pour l'absence de son grand scel ni les ay peu despescher
audict lieu de Rouenne ; mais moy estre à Angiers ou autre part où ledict seigneur
sera, feroy despescher lesdictes lettres in forma. En tesmoing de ce, j'ay escript et
signé de ma main ce présent tillet, audict lieu de Rouenne, les jours et an dessus diz.
Signé Courneville.
   Le Chapitre de Saint-Paul conserva bon souvenir de cet acte de munificence, et le
15 avril 1457, il arrêta « que l'on chantera ténèbres dans l'église en considération
du roy et de la reyne de Sicile qui doivent y assister. » Ordinairement, dit Cochard.
on chantait ténèbres dans la chapelle Saint-Laurent qui touchait à l'église Saint-
Paul.