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BIBLIOGRAPHIE 421 sonnes qui furent détenues dans cette prison d'État devenue une prison ordinaire, pendant la règne de Louis XVI, avec le motif de leur incarcération et la durée de leur détention. Je ne regrette qu'une chose, c'est que M. Bord n'ait point' indiqué la source ou les sources qui lui ont aidé à composer cette liste si impor- tante. Gomme documents, la Revue a donné aussi une foule de lettres, de mémoires écrits pendant ces jours troublés, qui nous initient à bien des choses que l'his- toire officielle passe sous silence, et qui cependant, plus qu'elle-même peut-être, nous aident à trouver le véritable point de vue sous lequel il convient d'envi- sager cette époque. Je ne dois pas oublier de féliciter les directeurs de la Revue de la Révolution' de la très heureuse idée qu'ils ont eue de reproduire en fac-similé les gravures et caricatures du temps, d'autant plus que l'exécution en est très soignée. Seu- lement on devrait indiquer, quand on le connaît, le nom du dessinateur. Il est' vrai que les pièces reproduites sont, en général, contre-révolutionnaires et que, dès 1790, il devint peu prudent de mettre sa signature au bas d'une œuvre de ce genre. La date manque aussi plus d'une fois : il n'est heureusement guère diffi- cile de suppléer à l'indication absente. Une remarque générale à ce propos, c'est que, à l'exception des premiers mois de la révolution où l'esprit français semble n'avoir point encore perdu ses droits, l'estampe satirique est complètement dénuée de sel : en revanche la cruauté s'y donne libre carrière. Je n'ai donc guère que des éloges à donner au recueil dirigé par MM. d'Héri- cault et Bord. Leur publication se présente sous un aspect des plus attrayants, l'impression est excellente, les marges fort suffisamment larges et grandes. Je regrette pourtant que les articles soient trop morcelés : il serait préférable de traiter moins de sujets à la fois, et en même temps de moins sectionner les tra- vaux. C'est dans les matières composant la première partie que ce défaut est le plus sensible. L'intérêt du lecteur languit à n'avoir que par bribes l'étude qu'il serait souvent très possible de faire passer en une seule fois. Pour ma part, c'est avec plaisir que je verrais disparaître ce sectionnement indéfini. ^ Mes remarques seront peut-être trouvées bien longues: je ne demanderai, cependant pas d'excuses pour leur étendue. Bien au contraire, je regrette que le manque de place m'empêche de consacrer à la Revue de la Révolution l'exa- men détaille" qu'elle mériterait. CH. LAVENIR. GIORNALE DEGLI ERUDITI E CURIOSI. — Padova. Riviera Businello, n° 4055. — Dn an : £0 fr. Étranger: le port en plus. L'année dernière, à pareille époque, quelques hommes intelligents eurent l'idée de publier un journal qui fût pour l'Italie ce que sont l'Intermédiaire des chercheurs et curieux pour la France, le Notes and Queries pour l'Angle- terre. Ils fondèrent à Padoue le Giornale degli Eruditi e Curiosi. Dirigée par un savant aussi actif que zélé, l'honorable docteur Trêves, cette feuille a aujour- d'hui fait ses preuves. Le but que poursuivent ses fondateurs suffit à la recom- mander aux hommes d'études de tout pays. Vouloir prouver l'utilité de ces journaux cosmopolites où chacun peut venir demander aux collabos (c'est le terme consacré) d'éclaircir ses doutes et de vouloir bien lui faire part des ren-