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                                 BIBLIOGRAPHE                                            413

destinés à encourager les arts et l'industrie, à stimuler le génie national, à popu-
lariser le goût des grandes collections. » Ces collections, formées par des hommes
de science et de goût chargés par le cardinal d'aller en chercher les éléments
dans toute l'Ejrope, se rencontrèrent d'abordàl'Arsenal,puis àla place Royale, au
palais du Petit-Luxembourg et enfin au Palais-Cardinal (Palais-Ruyal), habites
successivement par le grand ministre, M. Edmond Bonnaffé a consacré tout un
chapitre pour les décrire. Il conduit ses lecteurs sucerssivement de salons en sa-
lons danscette demeure piincière du Palais-Royal que Richelieu s'était construite
et où trônait le véritable roi, toujours grand lorsqu'il n'était pas cruel, et n'ayant
qu'une visée, celle de la grandeur de la France. Rien n'est attachant comme ce
récit de M. Bonnaffé et on croirait voir et toucher de la main toutes les splen-
deurs artistiques qu'il énumère et nomme tour à tour. Ces mêmes splendeurs se
rencontraient aussi à Richelieu en Poitou où le cardinal avait chargé Lemercier
de lui élever un autre palais. M. Bonnaffé est heureux d'y conduire également ses'
lecteurs et de leur exhiber toutes les merveilles artistiques qui remplissaient
cette somptueuse résidence, qu'un seul homme n'a pas vue, c'est Richelieu lui-
même, qui
                   « Fist bastir la merveille et ne la vit jamais. »

. Mais Richelieu ne fut pas le seul curieux de sa maison. Le sentiment du beau
et du grand était inné dans cette illustre famille ; après le cardinal, ce sont la du-
chesse d'Aiguillon sa nièce, le duc de Richelieu, la marquise Marie-Charlotte de
Richelieu et le duc Louis-François de Richelieu. M. Bonnaffé s'est plu égale-
ment à nous montrer leurs collections, hélas! d'une durée trop éphémère et que"
le temps a dispersées, mais l'auteur a eu l'heureuse pensée, « de suivre la piste
de leurs débris, de s'attacher à découvrir les derniers survivants de ces côllec^
tions fameuses, d'en dresser I n v e n t a i r e et de les marquer de l'estampille défi-
nitive de leurs anciens possesseurs. »
   En cela. M. Bonnaffé a rendu aussi un véritable service aux simples curieux
comme aux-conservateurs de nos collections publiques. Son livre s e r a p o u r eux
un guide sûr et complet, lorsqu'ils auront à s'enquérir de l'origine et de la
provenance d'un objet d'art douteuse et à se mettre en garde contre ces auda-
cieux fripons qui abusent trop souvent de la crédulité des honnêtes curieux. A
tous égards, le succès le plus complet est assuré à l'œuvre si parfaite de
M. Edmond Bonaffé.                                                             XX.



      DICTIONNAIRE DE MOTIFS DÉCORATIFS anciens et modernes, classés par
        style, détails et ensembles sur la décoration, la sculpture, l'architecture et
        les industries d'art, par ALBERT DE KORSAG. — Première année, E. Bigot, li-
        braire, 22, rue La Tour d'Auvergne, Paris, 1883.

   Depuis quelques années il a été publié de nombreux ouvrages et des meilleurs
sur l'art de la décoration en tous genres ; mais la plupart ont l'immense défaut
d'être d'un prix trop élevé et ainsi accessibles à tous ceux qui ont à .consulter,
pour l'exécution de leurs travaux variés, les modèles laissés par les maîtres de
la science. M. Albert de Korsac a donc eu une heureuse pensée en élevant le
môiiument dont nous parlons ici et en lui donnant la forme d'un dictionnaire
d^ns lequel les recherches sont des plus faciles. Tous les genres de décoration