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    SOUVENIRS D'ALGER
                                        « Ce sont icy mes humeurs cl 0|>inion3, je le»
                                      donne pour ce qui est en ma créance, non pour
                                      ce qui est à croire. Il nYnscigne pas il raconte.'
                                                                 » MONTAIGNE. »

                                        « Ainsi déjà pour moi bien des contrées du
                                      monde se sont réalisées et le souvenir qu'elles
                                      m'ont laissé est loin d'égaler les splendeurs du
                                      reve qu'elles m'ont fait perdre.
                                                         « GÉRARD DE PÎERVBL. »



                                  I
    EN RADE — A L G E R —      MUSTAPHA              SAINT-EUGENE'
                    LA SOCIÉTÉ — LE SIROCO


   Quand l'ami Richard X..., à qui j'emprunte ces souvenirs
débarqua dans le port d'Alger un beau matin de ces derniers
novembres, il n'avait jamais mis le pied dans « notre belle
colonie » ; il ne la connaissait que par les racontars de quelques
vieux militaires, par les centaines de livres et les milliers d'arti-
cles dont elle est chaque année le prétexte, hélas ! trop souvent
déplorable. Sa première impression fut un enthousiasme sans
mélange. Il venait de laisser en France le froid, la neige, la pluie,
les arbres sans feuillage, le ciel sans lumière, la nature sans vie,
les rhumes, les toux, les rhumatismes, toutes les tristesses et toutes
les misères, et voilà qu'après deux jours de traversée, les trésors