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 154                  LA REVUE LYONNAISE
    Le chevalier de Bory, ancien commandant du fort de Pierre-
  Scise, secrétaire perpétuel de l'Académie de Lyon pour les belles-
 lettres et sou bibliothécaire, fut nommé directeur de la société
 naissante, qui prit la dénomination de Lycée ou de Sallon des
 Arts.
    Une compagnie industrielle qui avait acquis récemment les bâ-
 timents du cloître des Cèlestins, mit gratuitement à la disposition
 de la jeune société un petit appartement « naguère occupé par le
 chevalier de Rossi ». On s'y rassembla pour l'audition des premiers
 cours. Ce local, où les souscripteurs devaient trouver les papiers
 publics, les journaux et les nouveautés les plus intéressantes du
 moment, devait leur être ouvert de neuf heures du matin à neuf
 heures du soir.
    L'appui du gouvernement fut demandé et ne se fit pas attendre.
 En mars 1786, le comte de Vergennes, secrétaire d'Etat au ministère
 de l'intérieur, écrivit à M. Mathon de la Cour, secrétaire de la so -
 ciété, une lettre officielle d'approbation, qui fut communiquée à la
 seconde assemblée générale des fondateurs. Le 18 août 1786, le
 procès-verbal de cette réunion fut envoyé à tous les souscripteurs.
   Le but de la société fut nettement tracé dans le discours du di-
recteur, M. le chevalier de Bory, dans la séance publique d'ouver-
ture, le 20 avril 1786. « Offrir à tous les sexes, à tous les âges,
les moyens de jouir au sein d'une société choisie, des amusements
variés de l'esprit et de tout ce que les arts ont de plus enchan-
teur, faire connaître par des expositions, les chefs d'œuvre des
artistes les plus distingués, les machines ingénieuses, les décou-
vertes utiles, les nouveautés intéressantes, tel sera l'objet du Sal-
lon des Arts. »
   Ce fut donc ce que nous nommerions aujourd'hui « un cercle
artistique et industriel ». Mais l'analogie n'était pas complète, il y
avait dans l'organisation de 1786 une différence importante, et
« sensible ». Ecoutons le galant directeur du Salon, poursuivant
son discours : « En offrant aux femmes l'entrée du Sallon de Arts,
eu les invitant à venir en faire l'ornement, nous avons cru devoir
les venger de toutes les institutions où les hommes ont eu le
malheur de se séparer d'elles. Si dans le partage des emplois de la
société, nous avons dû nous réserver les grands efforts, le poids




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