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LA CERTITUDE PHILOSOPHIQUE 1 La question de la certitude est en soi une des plus graves que la philosophie puisse agiter : on peut dire que c'est une de celles dont le temps présent réclame le plus particulièrement l'examen. Les très remarquables études de MM. Javary, Véra, Renouvier et Robert sur ce sujet, suffiraient à elles seules pour démontrer que jamais la question n'offrit plus d'intérêt et ne demanda aux esprits sérieux un effort plus énergique, pour démêler la raison profonde sur laquelle reposent, en dernière analyse, toutes nos affirmations. Aussi vient-elle d'être l'objet d'une nouvelle publi- cation de la part de M. de Gossoles, esprit distingué et vigoureux qui joint au talent de l'exposition les ressources d'une érudition sûre et d'une dialectique exercée. Dans son livre de la Certitude philosophique, l'auteur prend une position très nette dans le débat toujours pendant entre les dogmatistes et les sceptiques, et se déclare franchement en faveur du spiritualisme chrétien contre le spiritualisme universitaire. « La question qui se pose en notre temps, dit M. de Cossoles, est tout autre que celle que Descartes a résolue. » Il ne s'agit point eu effet, de savoir si la raison ne doit admettre que l'évidence, mais bien plutôt pourquoi, en matière de vérités morales, elle 1 La certitude philosophique, par H. de Gossoles. Un vol, iu-18, Pion, éditeur, 8, rue Garanciére, Paris.