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                    LA REVUE LYONNAISE


                                 *

   On me permettra donc, vu mon admiration pour la chose, de la
rappeler ici pour ceux de mes lecteurs qui l'auraient oubliée ou
celles de mes lectrices qui ne l'auraient jamais sue.
   Nul n'ignore que les mots français peuvent être divisés en deux
grandes catégories: ceux qui se terminent par un e muet, ceux
qui ne se terminent pas par un e muet. Cette division, si lumineuse
et si simple, correspond à celle donnée en chimie parle professeur
qui me l'a enseignée (la chimie) : « Nous divisons tous les corps
en deux grandes catégories : d'un côté, l'arsenic ; de l'autre, tout
ce qui n'est pas l'arsenic. De cette façon, pas d'erreur possible
dans la nomenclature. »
   C'est assez connu que, dans les mots terminés par un e muet,
celui-ci ne se prononce pas ; on le mange. A telles enseignes
que, si l'on entend prononcer certains mots que l'on n'a jamais vus
écrits, on ne sait, à l'ouïr, s'il faut ajouter un e muet ou se con-
tenter de la consonne finale. A chaque moment, à Lyon, il nous1
arrive dédire: « Je suis tout en