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                                      LA




 REVUE LYONNAISE
                   TROISIÈME ANNÉE — TOME SIXIÈME




                                     SUR


   QUELQUES PARTICULARITÉS CURIEUSES
                          DU P A T O I S L Y O N N A I S




   Je crois qu'aujourd'hui, dans le programme des études des
collèges et des lycées figurent quelques connaissances sur la
littérature du moyen âge et la formation de la langue fran-
çaise. Il n'en allait point ainsi de notre temps, encore bien que je
n'en parle guère que par ouï-dire, ayant surtout fait mes classes
autour du collège. Ce que je sais, seulement, c'est qu'à l'exemple
de l'érudit M. Jourdain, j'ai quasi toute ma vie placé avec scrupule
l'accent tonique dans la prononciation des mots sans savoir ce
que c'était. Aussi le jour où je l'appris (en opérant moi-même,
comme le général Bergeret), fus-je tenté de suivre l'exemple de mon
camarade Ricot, qui, après de laborieuses études en géométrie
durant deux années, sous la direction de son ami Gancel,
étant parvenu à comprendre la démonstration du théorème que
« deux angles opposés au sommet sont égaux », s'écriait dans son
enthousiasme : « Que c'est beau ! C'est- t-y tout comme ça'la géo-
métrie ? » Moi aussi je me disais : « Que c'est beau, l'accent toni-
que! C'est-t-y tout comme ça, la philologie? »
   JUILLET 1883.   — T. "U.                                  1