page suivante »
— 6o — la pâte avant qu'elle ait fait prise. La toile, chauffée, se décollera ensuite, ainsi que le papier. Il ne restera plus qu'à rajuster les petits cubes des lignes de contour et à faire les quelques restaurations indispensables ». 7. Dans son rapport du 22 août, le maire annonçait que la mosaïque de Bacchus et des Saisons était « destinée au futur plancher du nouveau Musée Guimet ». Un conseiller demanda, dans la séance du 25 septembre, pour- quoi elle n'irait pas au Palais des Arts. Il lui fut répondu qu'aucun emplace- ment n'était disponible dans ce musée et que, d'ailleurs, elle serait bien placée au Musée Guimet ; car elle avait trait au culte dionysiaque. On ne peut, en vérité, prendre au sérieux ni l'une ni l'autre assertion. La place ne manquait pas, à la seule condition de la chercher avec le désir de la trouver, dans les salles du Palais des Arts, pour un monument qui n'est point du tout à sa place dans une salle du Musée Guimet J. Quoi qu'il en soit, la chose fut décidée et faite. Il suffit de lire, au Guide illustré du Musée Guimet, la légende de la planche III : Tombeau de Ramsès IeT et Mosaïque de Four- vière, pour sentir l'inconvenance de cet exil inutile. Sans doute, il y a autre chose qu'elles dans les locaux du Palais Saint-Pierre où les mosaïques romaines ont été reposées ; mais elles y sont ensemble, elles y forment une collection dont il ne fallait pas séparer la dernière rendue au jour 2. J'ai demandé ou fait demander s'il existait un dossier concernant cette mosaïque, soit à l'architecture municipale, soit au bureau ou au contrôle des travaux de la ville. Partout la réponse a été négative. Je n'ai pu avoir les papiers ni de l'architecte Blein qui dirigea la transformation du Palais de Glace en nouveau Musée Guimet, ni du maître mosaïste Claudius Mora qui fut chargé de l'enlèvement 3. Si le crédit de 1.000 francs voté pour cette opération suffit ou non à la dépense, je l'ignore. Mais je connais le coût exact de la restauration et de la repose, grâce au mémoire que m'a commu- 1. Galerie du rez-de-chaussée, salle égyptienne. Cf. Guide illustré du Musée Guimet de Lyon, 1913, p. 35 et suiv. Il est dit dans la notice que les « torsades se croisent à angle droit de manière à figurer des swasticas, symboles de lumière », que « ces cordons qui s'enchevêtrent et n'ont ni commencement ni fin sont des sym- boles d'éternité ». Pareille intention symbolique ne fut certainement pas dans l'esprit des mosaïstes romains, qui voulurent donner un cadre élégant à leurs tableaux, et ne voulurent rien de plus. 1. On va voir, § II, qu'elle n'est plus maintenant la dernière ou, pour parler plus exactement, la dernière de celles qui, rendues au jour, ont pris ou vont prendre place dans les collections de la ville ; mais aussi que la dernière n'aura pas à subir un exil de cette sorte. 2. Ils sont décédés l'un et l'autre.