Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                               — i7      ~

cette tontine, des bénéfices considérables à nos établissements hospitaliers.
Il est certain que l'Hôtel-Dieu n'eut que l'espoir de ces bénéfices et qu'il
dut se mettre en quête de projets plus sérieux pour relever l'état de ses
finances.


      Si Antoine Lacroix n'avait à son actif que des œuvres dans le genre de
son système de tontine en faveur de l'hôpital ou des dissertations philoso-
phiques sur les souliers à la poulaine à la cour des rois de France, tout au
plus pourrait-on le considérer comme une figure originale dans un siècle
qui en abondait. Mais notre ville lui est redevable de l'établissement de sa
première école gratuite de dessin ; et c'est là bien certainement le titre le
plus précieux pour la mémoire du grand obéancier de Saint-Just.
      Jusqu'au milieu du dix-huitième siècle, il n'existait à Lyon aucun
enseignement public du dessin (i). Une tentative avait été faite cependant
vers la fin du dix-septième siècle par Thomas Blanchet, peintre de la ville.
L'Académie royale de peinture et de sculpture de Paris à laquelle Blanchet
avait fait part de ses projets, s'y était fort intéressée, et, dans sa séance du
2 janvier 1677, elle avait chargé le sculpteur Coysevox et le promoteur de
l'idée de faire tout ce qui serait nécessaire pour l'établissement de l'école
projetée. Dans l'idée de Blanchet, une académie de dessin et de peinture
placée à Lyon, sur la route de Paris à Rome, devait y arrêter quelque temps
les peintres et les sculpteurs se rendant en Italie ou en revenant et, par ce
fait même, procurer à notre ville des avantages considérables.
      Blanchet obtint, le 14 octobre 1689, des lettres patentes du roi autori-
sant l'ouverture des cours ; malheureusement, il mourut quelques jours
plus tard et avec lui disparut son projet.
      Ce fut en 1751 qu'il fut repris par Antoine Lacroix. L'idée du chanoi-
ne n'était pas de créer une école où seraient enseignées les premières règles
de l'art (l'entreprise serait trop vaste, disait-il, et préjudiciable aux maîtres
de dessin qui enseignent les premiers principes dans cette ville), mais une
    (1). Des cours publics de dessin existaient déjà dans un grand nombre de villes du royaume, à Nancy,
Toulouse, Bordeaux, Rouen, Reims, Marseille et Lille. A Paris, ce ne fut qu'en 1766 que Bachelier, peintre
des Gobelins, fonda l'école royale gratuite de dessin.

    Rev. Lvon