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Martin-Daussigny nous apprend lui-même r à quelle date fut ouverte au
public « la salle de Claude », ce vestibule des Antiques où il avait fait trans-
férer la Table claudienne. « Une nouvelle application de Yopus musaïvum
antique » — il veut dire musivunt — « vient d'être réalisée au Palais des Arts.
De nombreux et magnifiques fragments de mosaïques romaines ont été
utilisés pour la décoration de la salle de Claude, ouverte au public depuis le
25 avril dernier » (1869). Cette salle « que sa décoration... rend unique en
Europe » est, affirme-t-il, « d'un aspect tout à fait Pompéien », parce qu'elle
est « décorée de mosaïques antiques incrustées dans les murailles à l'imita-
tion des peintures pompéiennes ». L'énumération précise des morceaux
employés aurait mieux valu que cette annonce vague et emphatique. Dans
le contexte antérieur de ces études, nous les avons déjà mentionnés pres-
que tous ; mais, si nous avons pu identifier les uns avec certitude, pour les
autres nous en avons été réduits aux conjectures. Ce qu'il nous reste à faire
ici n'est d'ailleurs pas une simple récapitulation : nous avons à décrire
l'ensemble, tel que Martin-Daussigny l'avait conçu et le fit exécuter.
      Il comprenait, sur chacune des quatre parois, une frise et un soubasse-
ment ; de plus, sur la paroi nord, celle qui confronte la porte d'entrée, deux
caissons fixés au centre des panneaux du mur. Analysons d'abord le revête-
ment de la paroi sud, pour lequel on utilisa les morceaux les plus endomma-
gés et les moins décoratifs, parce qu'elle est mal éclairée. Tout ce côté de la
frise, que la porte d'entrée coupe en deux et qui a moins de hauteur que les
frises des autres parois, a été fourni par la primitive mosaïque de l'Ivresse de
Bacchus : ce sont les restes de quatre caissons non employés dans la premiè-
re reconstitution réduite, et numérotés 1, 6, 15, 31, sur notre schéma 2 .
Quant au soubassement, celui de droite par rapport à l'entrée consiste, nous
venons de le dire, en six demi-caissons à losanges de la mosaïque intermé-
diaire de la Déserte, celui de gauche comprend quatre panneaux ou débris
de panneaux quadrangulaires que je suppose identiques avec une partie des
huit fragments donnés au musée par l'hospice des Incurables d'Ainay, en



   1. La salle de Claude au Palais des Arts, dans Revue du Lyonnais, t86g, I, p, 426.
   3. Ffg. 13. Voir chap. VII, § III, n° 3.