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LE BIENHEUREUX LOUIS ALLEMAND 431 de Savoie fut élu le 5 novembre 1439, et prit le nom de Félix V (1). Pour arriver à ce résultat, L. Allemand avait employé toute son influence. Il continua à la mettre tout entière au service d'Amédée. Le 20 décembre il était à la tête de la délégation qui arrivait à Ripailles, chargée de lui annoncer son élection et d'obtenir son consentement; le 23, c'était lui qui le bénissait et lui remettait l'anneau du pêcheur. Aussi, au commencement de l'année suivante, Félix V le créait son légat apostolique; mais les termes des lettres de nomination déplurent aux membres de l'assemblée de Bâle, qui les désapprouvèrent, les annulèrent et en firent dresser d'autres. Félix fit son entrée à Bâle le jour de la Saint Jean-Baptiste 1440 : un mois plus tard, le 25 juillet, il était sacré évêque et couronné pape par le cardinal d'Arles. Pour lui, la difficulté était de se faire reconnaître par les peuples : il crut en préparer les voies par la création de cardinaux ; huit furent nommés le 15 octobre, qui étaient choisis dans diverses nations, et six le 12 novembre, ces derniers tous français, et, parmi eux, l'archevêque de Lyon, Amédée de Talaru. Il avait particulièrement espéré sur l'appui du roi de France, majs celui-ci, tout en ménageant l'assemblée de Bâle, refusa de le reconnaître. Dans le même but, il envoya le cardinal d'Arles, en mars 1441, à l'assemblée tenue à Mayence par les princes allemands ; il lui avait donné le titre de légat a latere. Là encore, un échec l'attendait. Les princes refusèrent (1) Nous avons noté quelques-uns des rapports de la Maison de Savoie avec l'Eglise de Lyon dans la notice sur Les Seigneurs de Villars, chanoines a'honneur de l'Eglise de Lyon, Lyon, 1899. • * '