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                       UN POÈTE LYONNAIS



'sSjTÎ'E n'ai pas la prétention, en commençant cette petite étude, de
 ^VaUf juger l'Å“uvre de M. Dellevaux (i), ceci n'est point de ma
compétence. Je me bornerai simplement à noter mes impressions,
celles que j'ai ressenties à la lecture de ces pages infiniment délicates et
parfumées.
   Pour donner la note juste des qualités morales d'un individu, il faut
s'en référer à ses œuvres, dit un proverbe. Qu'il me soit donc permis de
constater, après des maîtres tels que F. Coppée, A. Brisson, la
parfaite sincérité, le vécu que notre poète apporte à tout ce qu'il écrit.
Déjà, en 1896, peu après la mort d'un frère tendrement aimé, parurent
les Essais poétiques. Dans ces pages très douces, où s'évoquent les choses
d'aujourd'hui devenu hier, d'hier devenu le passé, on sent un souffle
d'infinie tendresse qui est le cachet particulier des Å“uvres de Dellevaux.
   Dans sa pensée, ces premiers poèmes n'étaient pas destinés à fran-
chir le cercle familial et intime. L'accès de ce qu'il appelait si justement
le reliquaire des souvenirs, devait en être défendu au profane, Mais
dans notre siècle de viles compromissions, de lâchetés, où le culte du



  (1) Tableautins et Médaillons, Lyon, Storck, 1896, in-8.
  Le Sachet d'amour, Paris, Alphonse Lemerre, 1898, in-12.