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278                          BIBLIOGRAPHIE

regards, apprécier un dévouement dont le champ a été plus restreint que
les ardeurs, il est nécessaire, pour le bien mener, d'un art peu ordinaire,
d'un tact consommé et d'une plume longuement exercée. L'excès de la
louange sent l'amplification et engendre le dégoût ; une sobriété trop
maigre, des couleurs effacées, un style sans relief provoquent au som-
meil. O n est menacé, comme le prévoyait le.poète latin, pour éviter
une faute, de courir se jeter dans une autre. Appliquez-vous à n'être
pas monotone, vous serez exposé à être exagéré et à sacrifier à la
rhétorique : la froideur et l'ennui naissent promptement d'une exacti-
tude sans apprêt :

                 In vitium ducit culpx fuga, si caret arte.
                            . . . Brevis esse làboro
                 Obscur us fio.

   Mais notre vieil ami, M. l'abbé Bauron, est depuis longtemps familier
avec Horace et chez lui le judicieux critique est doublé du plus fin
lettré que je connaisse. Il avait prévu les difficultés de son sujet, il a su
les éviter avec l'habileté professionnelle d'un ouvrier aussi sûr de son
outil que maître de sa matière.
                                                         J.-B.   VANEL.




VIE DE M. L'ABBÉ RUIVET, VICAIRE GÉNÉRAL DE LYON, CURÉ DE
   N.-D.   A SAINT-CHAMOND, FONDATEUR DU SÉMINAIRE DE MEXIMIEUX,
  VICAIRE GÉNÉRAL DE BELLEY, par le chanoine THÉLOZ, publiée par
  M. l'abbé Ph. CORDENOD, in-8° illustré de nombreuses phototypies.
  Paris, Téqui, libraire (3.50).


   Faire revivre, en monographies judicieuses, des hommes de mérite
vrai, solide et caché, c'est justice, honneur et service précieux. A ces
divers titres, M. Ruivet méritait de n'être pas oublié. M. le chanoine
Théloz, ancien supérieur de Meximieux, avait entrepris la tâche d'hono-
rer sa mémoire. Pour lui, peindre M. Ruivet, c'était écrire, en lumi-
neuse préface, l'histoire d'un séminaire aimé. Les pages de ce livre
s'ajoutaient, disséminées en portefeuille. L'auteur nous les indiquait
aimablement à Fourvière, et au. lendemain même de notre causerie,