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ARCHÉOLOGIE ET ARCHITECTURE 249 ments de notre ère par les Romains, nos conquérants, et adoptée par les Gallo-Francs sans contrôle. Ce fut certainement un bienfait pour la Gaule, une sorte de compensation à son asservissement que la dotation par les Césars de tous les somptueux édifices qui faisaient jouir notre patrie des mêmes avantagés que ceux don jouissait Rome elle-même. Mais c'était là une civilisation se substituant à une autre et non un véritable progrès. Le génie propre de nos ancêtres avait été étouffé et quand leur appui allait leur manquer, les ténèbres devaient se, faire ; et ce ne pouvait être qu'après bien des siècles de tâtonnements et d'essais qu'ils devaient, abandonnant cette architecture, d'emprunt, se créer la leur propre. Aussi, du deuxième au dixième. siècle, à travers les phases trop souvent obscures et militantes de leur civilisa- tion, les architectes français font leur éducation nationale, pour entrer ensuite dans la période dénommée du Moyen Age, s'étendant du onzième au quinzième siècle, et sur laquelle nous aurons à revenir. La Renaissance, qu'elle soit bien ou mal nommée, a été plus tard, vers la fin du quinzième siècle, le retour de cette architecture romaine abandonnée depuis dix siècles, mais reprise alors sous l'influence de nos mœurs et revêtue d'un cachet propre et particulier qui en fit une architec- ture nationale, laquelle brilla en France d'un vif éclat et dont de grands maîtres nous ont laissé "de si remarquables exemples. Après une phase brillante, cette architecture, par suite de transformations' successives rentrant dans l'histoire générale de notre art, s'est encore perdue, bien que non sans grâce, dans lés mœurs de la Régence.