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                    JOANNON DE SAINT-LAURENT                             229

 connu, auquel nous empruntons une partie de ces détails
 d'archéologie et d'histoire, prétend avoir recueilli à Rome
 un fragment de vase murrhin présentant les verrucosités
 signalées par Pline mais sans l'odeur caractéristique dont
 il avait parlé ( i ) .
    Sur cette question si délicate de l'origine des murrhins,
le dernier mot devait être dit par la science, et c'est à un miné-
ralogiste de notre ville, le savant Fournet, qu'était réservé le
mérite de clore le débat (2). Après avoir posé les éléments
du problème à l'aide des données précédentes, Fournet, se
reportant à l'étude méthodique des minéraux, est d'avis
« que, d'après les couleurs (mentionnées par les anciens),
la substance murrhine peut être rapprochée de l'agate onyx
et du spath fluor, et de certains albâtres gypseux. Mais la
possibilité d'être entamée par la dent fait éliminer les
agates comme les silicates en général ainsi que le spath
fluor, qui non seulement est assez dur pour rayer la chaux
carbonatée mais de plus trop dur pour être entamé par la
dent . Restent donc la chaux carbonatée et le gypse, que
l'ongle suffit pour rayer. Tous deux possèdent un grain
souvent très fin, acquièrent un beau poli, sont souvent
translucides, peuvent prendre de belles couleurs, et le gypse
en particulier est parfois d'un rouge très vif. On pourrait
donc accepter une variété accidentelle de celui-ci comme
étant la matière cherchée. » Le fragment trouvé par Saint-


   (1) Paul Saint-Olive. Mélanges historiques et littéraires, Lyon, 1868.
— Les vases murrhins, page 56-57.
   (2) J. Fournet. De ï influence du mineur sur les progrès delà civilisation,
d'après les données actuelles de l'archéologie et de la géologie, iii Mémoires
de l'Académie des Sciences Belles-Lettres et Arts de Lyon, 1862, t. XII,
pages 173, 174 et suivantes.