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l80 . JOANNON DE SAINT-LAUKENT l'histoire de l'art et de l'archéologie au siècle dernier. Je ne puis comprendre pourquoi elle fut si mal accueillie par nos compatriotes. Les archéologues lyonnais de cette époque avaient déjà sans doute le caractère ombrageux que nous sommes forcés de leur reconnaître encore aujourd'hui. Il faut croire que la réputation de Mariette, l'ami et le collègue des plus grands savants de l'époque, leur sembla à l'abri de toute critique, cela est encore possible. Après s'être défendu tant bien que mal sur ces questions de forme qui lui étaient si à cœur, Saint-Laurent, prenant à son tour l'offensive, réfute une à une toutes les erreurs que renferme le livre de Mariette qui n'est pour lui qu'une compi- lation dont les éléments sont en grande partie empruntés à l'ouvrage de Georges Vasari ( i ) et à Paciaudi, ses traduc- teurs. La plupart des textes des auteurs anciens ne sont donnés que de seconde main, d'après Kirchmann et Longus qu'il ne cite même pas. Puis l'auteur se perd en digres- sions étrangères à son sujet sur des questions qui ne lui sont pas familières, lorsqu'il dit sérieusement que les anciens ne connaissaient ni la perspective, ni l'art enchanteur de la composition et du clair obscur, alors que le témoi- gnage de Pline et la découverte des fresques d'Herculanum démontrent absolument le contraire (2). (1) Mariette fut aussi accusé par Giulianelli. (Mémorie delli Intagliatori moderni in piètre dure, etc., Livorno, 1752), d'avoir pillé texte et notes du livre de Vasari. Sur ces chicanes d'archéologues, voir la corres- pondance inédite du comte de Caylus avec le Père Paciaudi, Théatin, suivie de celle de l'abbé Barthélémy et de P. Mariette, avec le même Père, par Ch. Nisard (de l'Institut). Paris, Imprimerie Impériale, 1877, 2 v. in-8°. (2) De récentes découvertes ne permettent plus d'avoir le moindre doute à ce sujet. Les deux belles fresques de la maison de Livié a