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I78 JOANNON DE SAINT-LAURKNT tances, se soit fait un plaisir, par la pure envie de mordre, de le décrier sur sa façon d'écrire et d'affecter de le faire dans le pays même ou il réside. » Ce fut l'avis des gens les plus compétents, entre autres, du célèbre baron de Stosch, entre les mains duquel était tombé le même ouvrage (1). En conséquence il résolut de répondre à (1) Le baron Philippe Mussel de Stosch, qui habitait alors l'Italie, passait pour le connaisseur le plus habile qu'il y eut en fait de pierres précieuses, anciennes et modernes. Il avait réuni une collection admi- rable de camées dont quelques pièces sont actuellement au Musée dé Berlin. (Daremberg et Saglio. Dict. des Ant., 20 e fasc.) Il publia sur les camées un grand ouvrage avec planches : Gemmx ant. cœl. et un autre intitulé : Pierres antiques gravées sur lesquelles les graveurs ont mis leurs noms. Ils sont encore cités aujourd'hui. C'était un collection- neur grincheux et jaloux : il avait dans toute l'Italie des agents qui cherchaient pour lui les objets d'art. Une fois en possession d'un objet il ne le cédait à aucun prix. (Voir l'abbé Barthélémy. Voyage en Italie, etc. Imprimé sur, ses lettres originales écrites au comte de Caylus, publié par Sérieys. Paris, an X, 1801. Lettre IV, p. 24, 25). Dans ses Lettres sur l'Italie, le président de Brosses, après avoir dit qu'il avait été chassé de Rome comme espion d'Angleterre, rapporte sur lui l'anecdote suivante : « Voici une petite histoire assez comique que j'ai ouï conter de lui en France. Hardion, notre confrère à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, montrait le cabinet du roy, à Versailles, à plusieurs personnes du nombre desquelles était ce galant homme (le baron Stosch). Tout à coup, certaine pierre bien connue de vous sous le nom dé cachet de Michel Ange se trouve éclipsée. On cherche avec la dernière exactitude, on se fouille jusqu'à se mettre nu, le tout sans succès. Hardion lui dit : Monsieur, je connais toute la compagnie, vous seul excepté, d'ailleurs, je suis en peine de votre sauté, vous paraissez avoir un teint fort jaune qui dénote de la plénitude : je crois qu'une petite dose d'émétique vous serait absolument nécessaire. Le remède, pris sur le champ, fit un effet merveilleux et guérit ce pauvre homme de la maladie de la pierre qu'il avait avalée. » Citation emprun-