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CHRONIQUE DE JUILLET 1899 157 Coste nous conduit à la pointe de l'épée; et voici que M. Pierre de Bouchaud, avec son Recueil des Souvenirst va va nous entraîner à sa suite dans ses envolées poétiques. Souvenirs, — non point confidences, les intellectuels abusent de ce mot, — souvenirs poétiques de voyages, souvenirs de méditations sur les grèves, souvenirs de rêves sur l'Adriatique et sur la Grande Bleue, délicieusement groupés, finement ciselés, tous empreints de cette chaleur du cœur qui, chez Pierre de Bouchaud, est si communicative, peints avec cette fulguration de couleurs éclatantes que mon vieux camarade de collège a fixée pour tout jamais sur sa palette. • Ne quittons pas les poètes et signalons en terminant les Sonnets foré^iens ; ce sont des souvenirs aussi, que M. Anto- nin Lugnier, un Stéphanois transplanté à la Lice chanson- nière de Montmartre, a délicieusement écrits et qu'a encadrés avec art un autre Forézien, M.EugèneDelatre. Le vers y est plein de flamme ou de douce mélancolie, de pro- fondes rêveries ou de fières envolées. Par le cœur et l'esprit retournant en arrière Au nom du sol natal nous nous redressons forts. Oui, c'est ainsi que le sol natal nous souffle ses chaudes effluves; c'est ainsi qu'en honorant la petite patrie, nous nous sentons plus forts pour défendre la grande. Pierre VIRES.