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•AUGUSTE -BRIZKUX - I35 musicale,, où Lamartine et Victor Hugo révèlent leur maîtrise souveraine; mais on trouve chez lui les coupes irrégulières, les rejets et les enjambements d'un poète qui connaît la technique de son art.Ilaeu tort de modifietla coupe elassique du sonnet et de préférer dans plusieurs des tercets de la Fleur d'or (le Livre des Conseils} le vers étroit de huit syl- labes au grand vers de haut vol et de libre allure. » M. Lecigne estime qu'il n'était ni classique ni roman- tique. On pourrait croire, pourtant, qu'il fut l'un et l'autre à la fois, avec la mesure et le goût qui le caractérisaient. Romantique, il l'est, puisque le romantisme c'est le règne du moi dans la littérature, la poésie, et que Mark nous apparaît comme une confidence, discrète, sans doute, et charmante, mais enfin une confidence intime dans le genre de celles du chantre d'Elvire, d'Olympio ou du poète des Nuits. Qu'il n'y ait dans Marie ni un ridicule et pompeux « étalage du moi », ni un désespoir tragique à la René et à la Byron : d'accord. Mais, c'est de la. poésie intime, per- sonnelle, subjective et partant romantique. —-Même dans les Bretons, les Histoires poétiques, la Heur d'or, oh le poète s'efface pour ne peindre que sa Bretagne, son Italie et ses héros, n'est-il pas encore romantique par ce goût de la cou- leur locale et d'un certain exotisme, dont il -a -porté le goût à un si haut degré? — Romantique enfin/il;l'est, dans sa langue et son style, comme le reconnaît M. Leci- gne, en saluant en lui « un disciple fervent et discret à 'la fois des grands révolutionnaires romantiques, qui ont renou- ' vêlé notre vocabulaire etnotre poésie » ( i ) . Seulement, il y (1) Briçeux, p. 337. La même idé,e. est ^exprimée p. 437 et fait ainsi double emploi. L'auteur aurait évité ces redites en fondant en quelques chapitres plus généraux ses études spéciales sur les çeuvres du poète.*