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78                   CHRONIQUE DE JUIN

fiers de serrer la main de ces héros, comme si, à ce cou-
tact, une étincelle de leur gloire, les eût, eux aussi, éclairés.
    Et ces étudiants exubérants de gaieté et de patriotisme,
qui détellent les chevaux de la voiture pour traîner eu
triomphe le commandant Marchand au champ de foire où
l'attend, un. banquet monstre de quatorze cents couverts;
ces tables qui s'effondrent sous les spectateurs juchés afin
de mieux acclamer leurs héros, et ce retour du banquet à
travers les rues de'Thoissey, promenade triomphale où cha-
cun, veut encore embrasser l'ancien petit clerc de l'aimable
notaire M. Blondel, qui perdit tant de temps à lui inculquer
jadis, sans résultat hélas ! quelques élément* de procédure.
Marchand, pas plus, que Xavier Privas, n'était né pour
les paperasses..
    Voilà des fêtes qui nous réconfortent et nous consolent
de bien des hontes.
 .. Le 27 juin, les anciens élèves de Thoissey acclamaient
encore leur ancien camarade et Marchand se voyait de
nouveau'fêté, dans l'intimité cette fois du vieux collège,
par des amis fiers de sa gloire.
    Une chose m'a frappé- dans ces deux officiers, Marchand
et Baratier, avec qui j'ai vécu deux journées, celle du lundi
surtout, tout à fait intime; c'est leur belle ligure ouverte,
crâne, terriblement dure quand elle réfléchit, pleine de
charme quand elle sourit;'ces yeux:perçants comme l'acier,
profonds, qui vous dévisagent, vous analysent, vous
dcmptent, noirs dé jais chez Marchand, bleus chez Baratier
comme. :son uniforme, des yeux qui devaient fasciner,
terrasser ks chefs africains, et qui font comprendre comment
ces officiers ont pu, sans s'en douter, accomplir de si grandes
çhosecj des yeux enfin qu'on n'oublie jamais.
 . Et.tandis que Thoissey recevait en triomphe son enfant