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LE 434 FOLK-LORE LYONNAIS son vocable tout l'ensemble des choses populaires négligées jus- qu'ici par la science. Quant à son but, car il en a un [il ne serait pas une science sans cela, et il n'amasse pas seulement pour le plaisir d'amas- ser ses matériaux si nombreux et si divers), c'est d'expliquer le développement de l'intelligence humaine et la marche de ses con- naissances. Par les faits auxquels elle s'applique, par le but auquel elle tend, la science nouvelle se rapproche à chaque pas de la science mythologique, et souvent se confond avec elle. Il aurait donc sem- blé que ces deux sciences sœurs eussent dû toujours se tenir par la main, et, pour grandir ensemble, se prêter un mutuel appui. Et cependant, dès le début, elles ont été des sœurs ennemies; c'est sur la méthode de classification et d'explication des faits étudiés que le désaccord s'est produit; Tune, voulant trouver dans tout récit populaire les traces d'une légende religieuse; l'autre, au contraire, repoussant de parti-pris le mythe, et cherchant toujours dans le récit des actions surhumaines, sous les amplifications des siècles, les faits réels et humains qui lui ont donné naissance. Voici donc la guerre déclarée entre mythologues et folk- loristes. Où est la vérité? Entre les deux écoles probablement. Les derniers numéros d'une Revue, un peu lyonnaise par son ori- gine, et dont nous avons plusieurs fois déjà signalé ici même l'intérêt, contiennent, sur l'origine de cette lutte, les armes et les positions respectives des adversaires en présence, plusieurs articles importants. Nous y renvoyons nos lecteurs ( i ) . En appelant aujourd'hui leur attention sur h folk-lore, nous (i) V. dans la t. XII delà Revue de l'Histoire des Religions, p. i , l'ar- ticle de M. Cii. Ploix : Mythologie et folk-lorisme, les mythes de Kronos et de Psyché, et dans le même volume, p. 197, la réponse de M. Lang : Folk-lore et mythologie.