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DE MASSILLON 33 La petite ville de Saint-Rambert-sur-Loire fut le théâtre des mêmes disputes et nous possédons la longue lettre du P. Moreau, par laquelle il défend, auprès de son supérieur,- son enseignement et sa casuistique incriminés. Son plai- doyer se termine ainsi : « J'ay bien voulu, mon Révérend Père, vous faire cette déclaration de mes sentiments, afin que vous témoignez de mes très humbles soumissions et obéissances à Mgr l'arche- vêque de Lyon, dans le diocèse duquel j'ay travaillé pen- dant trois ans et prêché près de cent fois dans Saint-Ram- bert sans reproche et avec tout le zèle qui m'a été possible, Dieu le sait et tout le peuple de cette ville-là (48). » De ces incidents multipliés résulta plus que du refroidis- sement entre les prêtres de Saint-Sébastien et leur arche- vêque. Les premières relations avaient été cependant rem- plies de bienveillance ; la mémoire du cardinal de Bérulle et l'amitié qu'il avait eue pour le jeune de Neuville, abbé d'Ainay, avaient longtemps protégé ses fils, qui avaient été chargés d'ouvrir le premier séminaire diocésain (49). Mais peu à peu la confiance s'était éloignée et avait fini par dis- (48) Cf. Catalogue Coste, n° 2132. Lettre de Camille de Neuville, archevêque de Lyon, à M***, au sujet de certaines propositions faites à Saint- Rambert. Lyon, le 28 mai 1683. (49) La correspondance du cardinal de Bérulle, disséminée dans le fonds de l'Oratoire aux archives nationales, nous fournit plus d'une preuve des bons rapports qui le liait au futur archevêque de Lyon. L'abbé d'Halincourt, comme s'appelait l'archevêque avant sa promor tion, avait félicité le P. de Bérulle de son élévation au cardinalat. Le nouvel élu s'excuse auprès du P. Bertin, supérieur des Oratoriens de Rome, de n'avoir point encore répondu à ses compliments, car, dit-il, je l'honore particulièrement. N» 1, — Juillet 1886. ,