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                        ÉVÊQUE DE LYON                           399

   Je dois prévenir mes lecteurs que la note du vieux missel
a été jusqu'ici une pierre d'achoppement pour tous ceux
de nos écrivains qui se sont hasardés à la commenter. La
Mure a dit dans sa Chronique de l'abbaye d'Ainay : « Selon
les remarques insérées au vieux missel ci-devant men-
tionné, imprimé à l'usage de cette abbaye, l'église de Saint-
Martin-d'Ainay fut détruite par les Vandales qui ravagèrent
la Bourgogne sur le déclin du Ve siècle... Ils abîmèrent
l'église en ses propres ruines et en firent une démolition si
étrange qu'elle demeura en cet état l'espace de 460 ans. »
Brossette croit, lui aussi, que l'église élevée par Salonius,
fils de saint Eucher, fut rasée sur la fin du Ve siècle, dans
une invasion des Vandales qui auraient saccagé tout le
pays (1). Par malheur, ni Vandales, ni Germains quel-
conque, ne franchirent le Rhin soit à la fin du Ve siècle,
soit dans le siècle suivant. Clovis, quand il vainquit à Tol-
biac, avait dû marcher à la rencontre des Allemands jus-
qu'aux environs de Cologne, et, et tant qu'il vécut, sa
redoutable francisque tint les Teutons en respect. Ses fils
soumirent la Franconie, la Hesse, la Thuringe, la Bavière,
les Frisons, les Saxons. Toutes ces contrées reconnaissaient
la suzeraineté des rois d'Austrasie : il n'est pas un de ces
peuples chez qui, depuis Attila, l'histoire de ces temps ora-
geux ait signalé la moindre velléité d'invasion.
   Le P. Bullioud n'invente pas un envahissement imagi-
naire, mais il n'en est que plus embarrassé pour aborder à
une solution. Tantôt il arrête son choix sur l'irruption des
Vandales en 407, et, de la sorte, allonge la période des
 ruines de 130 années; tantôt, mettant la destruction de



  (1) Nouvel éloge historique de Lyon, par Claude Brossette, p. 90.