Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
28                    I.l-S DÉBUTS ORATOIRES

   Nous sommes familiers déjà avec toutes ses qualités.
   Un trait échappé au prédicateur des Carmélites termine,
chez le P. de Colonia, la troisième partie, et parce qu'il
indique une extrême bonté de cœur, nous ne résistons pas
au plaisir de le citer.
   Mgr Camille écoutait un jour, dans son cabinet, la lec-
ture que lui faisait un de ses familiers, lorsqu'un solliciteur
fut introduit et exposa le malheureux état des pauvres pri-
sonniers, condamnés à peu près à mourir de faim. Ému par
cette requête et les larmes aux yeux, il commanda aussitôt
de vider sa bourse et d'en donner tout le contenu ; elle ren-
fermait plus de cent pièces d'or. L'aumône était vraiment
épiscopale.
    Deux ou trois passages non moins touchants achevèrent
le succès de la harangue; elle fut couverte d'applaudisse-
ments par une assemblée d'élite, qui en avait goûté toute
l'élégance et qui avait apprécié les charmes de son style du
plus pur cicéronisme.
    L'honneur d'être entendu, moins d'une semaine après,
sur le même sujet, et devant une réunion où se rencon-
traient la plupart des premiers.auditeurs, n'était pas sans
péril. Massillon le surmonta ; là renommée paraît, en cette
occasion, ne pas l'avoir placé au premier rang, ou plutôt,
il fut dans la suite assez riche de gloire pour laisser oublier
ses succès de province. A reprendre le débat, l'arrêt des
Lyonnais du xvtic siècle serait peut-être cassé (45).


    (4i) Si nous ne craignions pas de fatiguer l'attention en épuisant
tout à fait la matière, nous mentionnerions ici, pour les rapprocher de
notre Oraison funèbre, deux autres discours, qui ne sont pas sans
rapport avec elle. Ils ont été composés par deux oratoriens et sont
l'éloge du frère de l'archevêque, le premier maréchal de Villerov, le