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HVÊQUE DE LYON 375 par esprit d'obéissance, vous vous jetteriez au milieu des flammes, et la compassion pour les malheureux ne peut vous déterminer à faire ce que la charité vous conseille ? Etendez la main au nom du Seigneur, et redressez-la. — Eucher obéit alors; il prend l'infirme par la main et la soulève. Celle-ci recouvre en quelques instants l'usage de ses membres, et s'en retourne à sa maisonnette complète- ment délivrée de son mal. » Parmi les Vies de saints, il en est peu qui méritent plus de créance que celle d'où nous avons tiré le récit de la cure merveilleuse opérée en commun par les évêques d'Arles et de Lyon. La Vie de saint Césaire, dit le savant abbé Rorhbacher ( i ) , « fut, aussitôt après sa mort, écrite en deux livres, dont le premier eut pour auteurs Cyprien, évêque de Toulon, et deux autres évêques, Firmin et Vi- ventius. Le prêtre Messien et le diacre Etienne écrivirent le second. Ils avaient tous été disciples de saint Césaire et témoins de ses vertus et de ses miracles ». Ira-t-on jusqu'à prétendre que cinq auteurs contemporains, témoins ocu- laires et témoins des plus judicieux, se sont trompés sur le siècle, sur les personnes, et qu'il est ici question du pre- mier Eucher qui se rendait en Italie dans la société de quel- que thaumaturge de son temps ? Baronius avait refusé d'abord d'admettre deux Eucher sur le siège épiscopal de notre ville; mais après avoir lu la vie de saint Césaire, il se rétracta. Au tome VII des Annales ecclesiastici, à l'année 529, il donne place parmi nos évêques à un autre Eucher, recommandable aussi par ses grandes qualités et par l'éclat de ses vertus. (1) Hist. Universelle [de l'Egl. cuthoh par l'abbé Rorhbacher, liv. 4 5 .