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15 4 BIBLIOGRAPHIE sa belle fortune, en publiant tant de documents originaux, véritables monuments bibliographiques, sans le secours desquels on ne saurait sérieusement écrire l'histoire, et pour la mise en lumière desquels il s'est assuré la collabo- ration de M. Guigue, archiviste du département du Rhône. Mais revenons à Éléonore d'Autriche. C'est bien à regret que je ne puis donner qu'une rapide ana- lyse de ce beau livre et je voudrais, surtout, suivre l'auteur, pas à pas, dans le récit qu'elle a fait de la vie de son héroïne. Avec quel talent elle a su montrer les grandes qualités dont peut faire preuve une femme placée sur les marches du trône, entourée des hommages d'une des plus grandes cours de l'Europe, et que ces hommages n'enivrent pas; puis jetée dans les bras d'un mari abject, frappée par les plus durs revers, menacée même de périr dans les événements les plus cruels, lorsque la foi l'anime et que la religion la soutient. Telle a été, en effet, l'existence d'Eléonore d'Autriche, reine de Pologne. L'imagination n'a été pour rien dans cette œuvre ; Mmc la comtesse de Charpin, historien véridique et consciencieux, a pris les éléments de son récit dans la volumineuse corres- pondance de la reine, dans Dalayrac ou chevalier de Beau- jeu, dans les mémoires du marquis de Chavagnac, dans ceux du marquis de Beauvau, dans l'histoire du duc de Lorraine et dans les lettres de Sobieski. On ne pouvait puiser à de meilleures sources. C'est à ces mêmes sources qu'elle a pu étudier aussi, comme elle l'a dit dans sa préface « les mœurs et coutumes anciennes de cette noble et malheureuse nation polonaise qui fut jadis, on ne devrait jamais l'oublier, l'épée, le bou- clier, le rempart et le sauveur de l'Europe chrétienne et