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404                   SAINT EUCHER II

sibles : je crois même en apercevoir dans les deux camps
ennemis.
    Les rois d'Austrasie avaient presque toujours, au milieu
des contingents que leur fournissait la Germanie, des
bandes considérables de soldats encore païens, les uns nés
dans leurs Etats transrhénans, les autres accourus volontai-
rement des rives de l'Elbe, de l'Oder, de la Vistule, mer-
cenaires avides, dont l'unique pensée était de s'enrichir par
le vol et la dévastation. Que Théodebert ait conduit en
Bourgogne, parmi ces troupes mal disciplinées, des Van-
dales idolâtres, et que ces pillards aient profité d'un mo-
ment de confusion pour saccager et détruire l'église de
Salonius, c'est là un de ces accidents de guerre que nul
général n'avait alors le pouvoir d'empêcher. Dans le parti
opposé, n'oublions pas que les Burgondes eurent avec les
Vandales un berceau commun dans leur pays d'origine, et
que, pour ce motif, ils sont nommés fréquemment par les
historiens Burgondes-Vandales. Il y a plus : les deux
peuples abandonnèrent ensemble les bords de la Vistule en
 406, ensemble ils se mirent en marche vers les provinces
 romaines. La prudence bourguignonne s'arrêta aux fron-
 tières de la Gaule où Suèves, Alains, Vandales se précipitè-
 rent comme un torrent. Il est permis de conjecturer qu'en
 cette circonstance un corps de Vandales préféra suivre la
 fortune des Burgondes et qu'il s'établit à leur suite dans le
 Lyonnais.
     Ces différentes solutions n'ont rien que de plausible, et
 comme, en tout le reste, la note du missel est d'une exac-
 titude irréprochable, pourquoi ferions-nous difficulté d'ad-
 mettre que Saint-Martin d'Ainay, s'il ne fut pas renversé
 par des Vandales au service de l'Austrasie, dut l'être ou par
 des Bourguignons-Vandales ariens, ou par un bataillon de