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               LE PORT-SAIN'T-LOUIS DU RHONE                 453

chargements, offrir en somme au commerce une ressource
de plus.
   Quoi qu'il en soit, Saint-Louis s'est déjà classé en quel-
ques années comme notre troisième port dans la Méditer-
ranée. Il est devenu la tête de la ligne fluviale de la
Compagnie générale de navigation; les grandes Compagnies
maritimes, Transports maritimes, Cyp. Fabre, N. Paquet,
Morelli, Fraissinet, Florio, etc., y envoient leurs navires;
la marine nationale y a établi pour son service les appareils
de chargement les plus puissants ; des commissionnaires
avisés y ont fondé des agences qui prospèrent sans effort.

   Pour apprécier exactement les avantages du nouveau pas-
sage, on peut se rendre compte que, le fret étant le même
pour Saint-Louis que pour Marseille, le transit, par le port
du Rhône, se trouve affranchi de toutes les charges para-
sites qui grèvent de 3 à 5 fr. par tonne le débarquement à
Marseille, bénéfice auquel viennent s'ajouter les économies
du transport fluvial; de Saint-Louis à Lyon, par exemple,
les blés paient 12 fr. par tonne, au lieu de 16 fr. 60, de
Marseille à Lyon; les vins 13 fr. au lieu de 18 fr. 50; les
pétroles 14 fr. 50, au lieu de 27 fr. 75 !...
   A l'heure présente, pour certaines marchandises lourdes
et encombrantes, comme les minerais, les fontes, les fers,
les rails, les charbons, etc., de telles différences de 4 à 5 fr.
par tonne sur le transport, suffisent à constituer tout le
bénéfice réalisable dans la détresse qui étreint notre indus-
trie. Et, pour mesurer d'un coup-d'Å“il ce que vaut, dans
l'économie générale des transports, de pareilles réductions,
qui représentent, à 3 ou 4 cent, par tonne kilométrique,
un raccourci moyen de 150 kilomètres, il faut se rappeler
que le Saint-Gothard a réussi à battre, de Calais à Plaisance,