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LE FOLK-LORE LYONNAIS 455 avons voulu surtout, en dehors de toute discussion, les inviter à folk-loriser pour leur propre compte (on nous pardonnera ce barbarisme après tous ceux que la science nouvelle a déjà fait commellrè). Quelques-uns déjà Vont fait, sans le savoir, comme M. Jourdain faisait de la prose ; mais leur œuvre, forcément incomplète, demande à être poursuivie d'une façon scientifique et méthodique. Il faudrait qu'on fît pour notre pays, ce que M. Paul Sébillot, par exemple, a fait pour la Bretagne, dans cette série de recueils (Contes populaires, Coutumes populaires, Contes des marins, Littérature orale, Traditions et superstitions,...) où il a mis à nu, pour ainsi dire, suivant l'expression de M. Ré- ville, la psychologie historique de cette intéressante contrée. Il faudrait que dans tous nos départements du centre, dans tous nos cantons, l'on recueillît, avant que le niveau unitaire qui passe en ce siècle sur la France les ait effacés et anéantis à jamais, les vieilles coutumes, les usages caractéristiques des fêtes, des repas, des travaux, que l'on écrivît et que l'on notât avec toutes leurs variantes, avant qu'elles aient disparu sous le flot envahis- sant des romances de cafés-concerts, ces refrains du temps passé, si naïfs, si poétiques, si originaux souvent, dans leurs mélodies et dans leurs rythmes. Il y a là une œuvre intéressante à faire, utile, nécessaire même pour l'histoire de notre pays. Et c'est une œuvre qui presse. Nous y convions tous nos amis. Et nous commençons aujourd'hui même notre folk-lorisation lyonnaise en publiant deux chansons recueillies par un de nos collaborateurs. LA RÉDACTION.