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I98                     MICHEL DUMAS

La toile figura ensuite à l'Exposition de la Porte-du-Peuple,
où elle eut un succès éclatant. Journaux et public accla-
mèrent l'artiste.


                               IV


   Dumas et ses amis désiraient voir Paris ratifier le succès
de Rome. Mais, depuis quatorze ans, chez nous la mode
avait changé. Peinture religieuse, composition noble, exé-
cution sévère, on n'en voulait plus. L'œuvre, exposée en
1853, n'eut qu'un succès d'estime. Il fallut l'appui de
M. Ingres pour obtenir l'acquisition, au prix dérisoire de
quatre ou cinq mille francs, d'un tableau auquel Dumas
avait travaillé pendant cinq grandes années.
   Placée d'abord au Musée du Luxembourg, cette toile en
a été enlevée depuis. Nous ignorons complètement ce
qu'elle est devenue (6).
    Dumas, qui avait suivi son tableau en France, fut con-
tristé, mais non découragé. M. Ingres, qui l'avait reçu de
nouveau à bras ouverts le réconforta par ses encourage-
ments. M. Duban, joignant l'action aux paroles, lui demanda
des cartons pour la chapelle du château de Blois, qu'il res-
taurait à cette époque.
    Dumas habitait alors rue des Saints-Pères, 10. Il avait là
 sa chambre et son atelier, où il a peint tous ses tableaux,
 et qu'il n'a quitté qu'au moment de son départ pour Lyon.
 Sa vie était d'une extrême simplicité, toute au travail. Il


  (6) Dumas l'ignorait lui-même et ne fit aucune démarche pour le
savoir. Elle a probablement été donnée à quelque église (Note- de la
Rédaction).