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402                   SAINT EUCHER II

sirent d'Orient en France les habiles ouvriers qui ont opéré
parmi nous la résurrection de l'art architectural, et c'est à
eux que nous devons les dessins si purs que l'on admire au-
dessus de la grande porte de Saint-Martin d'Ainay.
    Toutes ces raisons nous autorisent à réclamer pour
l'achèvement des grands travaux de maçonnerie et de char
pente un espace de cinq, de dix, ou même de quinze
années comprises entre 979 et 994. Eh bien, si nous reve-
nons de 460 ans en arrière, veut-on savoir à quelle période
ce calcul nous amène ? Je vais le dire en quelques lignes.
    Après sa victoire sur Gondebaud, Clovis n'avait plus
inquiété la Bourgogne; mais en 523, douze ans après la
mort de leur père, ses fils reprennent les armes. Ils ont à
venger, prétendent-ils, les injures de leur mère Clolilde, et
tous ensemble fondent sur les Etats de Sigismond. Malgré
l'infâme trahison qui leur livre cet infortuné prince, deux
années de combats n'ont que des résultats douteux. Au
bout de six ans, la lutte recommence plus furieuse. Cette
fois, Gondemar, frère et successeur de Sigismond, résiste
en vain aux forces réunies de Childebert, de Clotaire, de
Théodebert; il succombe, et, l'an 534, la Bourgogne est
définitivement conquise par les Francs. Ces points fixés,
nous n'avons plus qu'à rapprocher les dates respectives.
Suppose-t-on que les travaux ont duré de quatre à cinq
ans après la mort d'Amblard, c'est-à-dire jusqu'en 983 ou
984 ? Les 460 ans retranchés, nous tombons sur la pre-
mière expédition des fils de Clovis en 523 et 524. Dans le
cas où la construction eût traîné pour diverses causes, et
n'eût touché à son terme qu'entre 991 et 994, alors les
chiffres correspondants, de 531 à 534, marquent précisé-
ment l'agonie et la fin du royaume des Burgondes. Cinq
 années d'une guerre impitoyable, c'est plus qu'il n'en faut,