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ÉVÊQ.UE DE LYON 403 sans doute, pour expliquer la démolition, par quelque horde barbare, d'un sanctuaire isolé et dont la vue irritait nombre de combattants, surtout dans l'armée des Bourgui- gnons ariens. Mais nous objectera-t-on, ces Vandales, destructeurs de Saint-Martin d'Ainay, d'où vinrent-ils ? Par quel hasard les trouvons-nous mêlés aux belligérants ? Les Vandales ? On pourrait, à la rigueur, se dispenser de les rechercher; Aug. Thierry va nous apprendre pourquoi. « Si l'on se place au xu e siècle, dit le savant historien, et qu'on interroge la littérature de cette époque, on verra que toute tradition de la diversité des éléments nationaux, de la distinction primitive des conquérants et des vaincus, des Francs et des Gallo -Romains, avait alors disparu La destruction des villes, les pillages, les massacres, les mar- tyres étaient mis sur le compte d'Attila, des Vandales ou des Sarrasins (1) » Or, le chroniqueur de l'abbaye rédi- geait la note du missel peu après la consécration du sanc- tuaire par le pape en 1106. Alors même qu'il serait tombé sur ce point dans l'erreur commune, on concevrait une inexactitude qui ne porte, après tout, que sur un fait très secondaire. Pourtant, je l'avouerai, faire gratuitement à un Bénédic- tin, fût-il du xu e siècle, l'injure de supposer qu'il n'est pas, pour cause d'ignorance, responsable de ce qu'il a écrit, me paraît d'une équité fort douteuse; d'autant plus que, sur ces champs de bataille du Lyonnais où les envahisseurs germains se heurtèrent tant de fois jusqu'à la pleine victoire des Francs, les Vandales ne me semblent nullement invi- (1) Considérations sur l'histoire[de France, ch. 1.