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ÈVÊQUE DE LYON 4OI son successeur Burchard II, ne fut élu qu'en 979. Burchard était fils de Conrad le Pacifique, roi de Bourgogne, et frère puîné de Rodolphe III; il est à croire que, dans ces conditions, la vacance du siège fut de courte durée. Un fait, d'ailleurs, semble mettre hors de doute la spontanéité, la rapidité de l'élection, c'est le don que le souverain reconnaissant fit de la ville et du comté de Lyon à l'Eglise et au Chapitre métropolitains. Si les suffrages eussent été longtemps balancés, Conrad se fut-il montré aussi flatté d'un choix péniblement obtenu ? L'aurait-on vu poser, par un tel acte d'abnégation personnelle, les premières assises du pouvoir temporel de nos archevêques? Amblard mourut donc en 978 ou dans les premiers mois de l'année suivante; après lui, les travaux ne furent pour- suivis qu'avec une extrême lenteur. Les moines subirent en cela deux nécessités impérieuses : ils manquaient à la fois de ressources pécuniaires et de bons ouvriers. Privés pendant un siècle de leurs revenus par les décrets spolia- teurs de Louis l'Aveugle, il leur fallait maintenant tout restaurer, tout créer à nouveau; mais surtout la complète décadence de l'art rendait alors d'une exécution très diffi- cile les grands travaux d'architecture. Il y avait encore des maçons, il n'y avait en quelque sorte plus d'artistes. Les traces de cet âge de fer apparaissent visiblement à Ainay dans les parties intérieures de l'édifice qui n'ont jamais été remaniées, telles, par exemple, que les colonnes de la grande nef coupées de dés inégaux et surmontées de chapi- teaux si lourdement, si grossièrement taillés. La décoration romane de la façade est pleine de goût, mais il n'est pas douteux qu'elle ne soit postérieure d'au moins quatre- vingts ans. A l'approche de la première croisade, les pèle- rinages de plus en plus fréquents aux Saints-Lieux condui-