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                   RÉSULTAT DES FOUILLES                    357

 n'a pas inspiré aux archéologues un jugement unanime ; il
  provoqua, au contraire, entre eux, des divergences absolues
 d'opinion et des systèmes tout à fait opposés.
     MM. Cadot et Guigue qui avaient suivi les fouilles jour
 par jour et avaient assisté à toutes les découvertes, se trou-
 vèrent d'accord pour décider que ces tombes étaient un
 témoignage d'une grande bataille et attestaient que là César
 avait défait les Tigurins.
    Dans son rapport du 25 avril, quand Tordre de suspendre
 les fouilles venait d'arriver, M. Cadot, après avoir énuméré
 les conditions topographiques du plateau de Saint-Barnard,
 qu'il jugeait favorable à l'opinion qui plaçait la bataille en
 ce lieu, poursuivait en disant : « Mais il y a plus, ce plateau
  est couvert de tumuli..., ces tumuli présentent, d'ailleurs,
 les mêmes caractères d'une construction rapide... Il a pu
même être constaté que tous les ossements mis à nu par la
culture et le minage du sol appartenaient à des hommes
jeunes et de grande taille. En résumé, il paraît démontré
que le plateau de Riottiers et des Bruyères de Saint-Barnard
a été, à l'époque gauloise, le théâtre d'une lutte à la suite
de laquelle une grande qugntité de Celtes ont été inhumés
ou incinérés à la hâte. Rapproché des considérations déve-
loppées plus haut, ce fait établit nettement, selon nous,
que c'est sur le plateau de Riottiers que César surprit et
anéantit les Tigurins. » (P. J., n° 24).
    Quand il écrivait ces lignes, M. Cadot n'avait fouillé que
onze tombelles. Six mois plus tard, après que trente et un
autres tumuli eurent apporté de nouveaux éléments, il y
trouvait la confirmation de ses précédentes conclusions et
jugeait que les preuves à l'appui de son opinion étaient
« aussi complètes que celles sur lesquelles reposent les