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328                     MICHEL DUMAS

impressionné le monde des Arts, Dumas fut constamment
porté sur la liste du Jury de peinture à l'Ecole des Beaux-
Arts, et sauf le roulement obligatoire, il y fut constam-
ment maintenu. Là, comme ailleurs, il ne se fit que des
amis. Il avait l'esprit essentiellement juste, et se tenant
soigneusement à l'écart de toutes les coteries d'école, il
n'écoutait jamais que sa conscience.
   L'Académie des Beaux-Arts lui témoigna en même
temps la haute estime en laquelle elle tenait son talent et
sa personne : elle le désigna comme juré-adjoint pour le
jugement du prix de Rome. Le choix que l'Académie fait
chaque année des meilleurs artistes pour l'aider dans cet
important jugement est toujours grandement apprécié. On
y voit la plus honorable récompense et le plus puissant
encouragement qu'un artiste puisse recevoir.
   A llnstitut, comme au Conseil supérieur de l'École des
Beaux-Arts, lorsque le nom de Dumas fut prononcé pour la
première fois, quelques membres demandèrent s'il s'agis-
sait de l'auteur du Christ. Sur la réponse affirmative, il fut
admis d'acclamation.
   Le 14 janvier 1867, Ingres mourait. Hippolyte Flandrin
avait succombé trois années auparavant. L'élève chéri avait
devancé le maître vénéré. Aussi Ingres disait-il que la mort
s'était trompée et avait pris l'un pour l'autre.
   Ces deux pertes furent extrêmement sensibles à Dumas,
celle d'Ingres, surtout. Il perdait à la fois et les tendresses de
la plus chaude amitié, et les excellents conseils qui l'encou-
rageaient et le soutenaient dans tous ses travaux. Il lui
semblait qu'il était comme privé de la chaleur et de la
lumière. Mais, nous l'avons déjà dit, le travail de l'artiste
est un baume pour toutes les blessures. Au besoin il nous
sauve de nous-mêmes.