Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
    L'EMPEREUR D'ARLES
                        Drame en vers

                 DE M. ALEXIS M O U Z I N




      E suis de ceux que n'a pas encore conquis la littéra-
        ture néo-provençale. Un idiome qui, au frottement
des âges, a perdu les grâces de sa jeunesse, sans se mûrir
en même temps que le peuple qui le parle; une langue
qui, dans ses besoins, en est réduite à emprunter non seu-
lement des vocables, mais des locutions entières, à une
langue sœur : c'est, pour porter la pensée moderne, un
instrument insuffisant. Si des essais heureux ont pu réussir
à montrer que ce n'est point encore une langue morte, un
prochain avenir prouvera que le néo-provençal est au moins
une littérature stérile ; le talent d'Aubanel, le génie même
de Mistral resteront, je le crains, impuissants à la féconder.
  Aussi faut-il applaudir, lorsque, du sol enchanté de la
Provence, il nous vient quelque œuvre écrite tout bonne-
ment en français, mais empreinte de verve méridionale
comme les écrits de Méry et de Daudet, ou exhalant le
parfum de terroir comme les vers de Jean Aicard.
   A dire vrai, l'Empereur d'Arles, de M. Alexis Mouzîn,