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                 MOMORUS ET ATEPOMARUS                      15
la Loire, ni l'Uxellodunum, dont M. Vincent Durand,
l'érudit et judicieux secrétaire de la Diana, est en train de
nous révéler le nom et l'importance commerciale.
   Lugdunum existait certainement avant Plancus, le témoi-
gnage de Clitophon l'établit d'une façon indubitable; la
configuration des lieux le démontre également. Le plateau
de Fourvière, assez vaste, au sommet d'une colline et isolé
de tous côtés par des pentes abruptes, représente une de
ces citadelles naturelles que les Celtes fortifiaient pour en
faire des places de refuge. De tous les environs, à grande
distance, c'était la position la plus avantageuse, pour un
oppidum, Strabon avait remarqué ce caractère spécial de
Lyon, il l'a signalé. Il n'est pas possible que les habitants
aient négligé" les avantages de cette place, eux qui les
recherchaient avec tant de soin ; c'est précisément ce qui
détermina les Romains à s'en emparer pour y établir une
colonie. Mais, comme toutes les autres villes du même
genre, Lugdunum était ordinairement peu habité à l'époque
celtique, soit à cause de la situation, soit pour laisser plus
de place aux réfugiés en temps de guerre.
   En résumé, il est certain qu'une ville exista à Fourvière
longtemps avant que Plancus y amenât les émigrésViennois.
D'après les conjectures les plus vraisemblables, deux chefs
gaulois régnant simultanément dans le voisinage de notre
province ou sur son territoire, furent expulsés du pays qu'ils
occupaient et vinrent se réfugier sur la forteresse naturelle
que leur offrait la colline de Fourvière; ils s'y retranchèrent
et en firent un oppidum, qui prit le nom de Lugdunum ou
mieux Lugudunum, dont les Romains s'emparèrent par la
suite pour affermir les conquêtes de César dans les Gaules.
   Cet événement n'a rien que de conforme aux habitudes
des peuplades celtes, toujours en guerre entre elles ou déchi-