Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
104                 RAPPORT DE M. i.    MORIN.

purement matériel, il en est d'autres, — et chacun de vous
en connaît, en pourrait nominativement citer , — où une
discipline chrétienne a été établie sous cette pensée que les
agents humains du travail ne so»t pas des pièces inertes,
semblables à celles de la mécanique qui se meut sous leurs
doigts , mais que ce sont des êtres libres, intelligents ,
moraux , que ce sont enfin des âmes.
    L'analyse que je viens de faire, vous montre, Messieurs,
que notre concours est riche. Ce serait, je crois, un très-bon
ouvrage que celui qui en réunirait les éléments principaux ;
ils se compléteraient et aussi se corrigeraient les uns par les
autres, dans les parties où l'esprit de système et d'exagéra-
tion a fait naître des erreurs à côté d'idées justes et d'ob-
servations remarquables. Mais, vous l'avez vu, ce qui est
l'idée dominante, la voix unanime, ce qui est au-dessus de
la diversité des principes et de la variété des moyens dans
tous les travaux qui nous ont été adressés, c'est la nécessité
d'une réforme dans l'éducation des enfants du sexe féminin.
Il n'y a pas un de nos mémoires qui ne la réclame a divers
degrés, depuis la création d'une université avec toutes ses
branches et toutes ses hiérarchies, jusqu'à l'éducation pro-
fessionnelle et au simple apprentissage, et depuis la crèche
 et la salle d'asile jusqu'à la Faculté littéraire ou scientifique.
Là, en effet, aboutit toute la question : créer de nouvelles
carrières pour la femme, et effacer entre elle et l'homme,
jusqu'au point où cela est possible, l'inégalité de services,
d'où provient l'inégalité de récompenses. Je ne dis pas la
diversité ; elle résulte de la nature et elle a été établie par
le Créateur ; mais cette diversité, il ne faut pas la creuser
et l'élargir par des moyens factices ; il faut que la femme
trouve dans la protection sociale les appuis nécessaires à
la culture et au développement de toutes les forces que sa
nature comporte. Personne ne peut dire à quel ordre de