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                 ET DES PROGRÈS DE L'ENSEIGNEMENT.            473

     Cette loi, que je viens d'esquisser à grands traits, et d'une
 manière bien imparfaite, n'est pas moins favorable aux pro-
 grès de l'enseignement qu'à ceux de la science. Toute gé-
 néralisation ou, ce qui revient au même, toute simplification
 dans la science, simplifie aussi l'enseignement. 11 est vrai
 que le nombre des matières que l'enseignement public com-
 prend est plus grand qu'autrefois/mais il n'est pas moins
 vrai que, presque dans toutes ses branches, la facilité d'ap-
 prendre s'est accrue par le progrès même de la science et
 par le perfectionnement des méthodes. Comparez, par exem-
 ple, la grammaire grecque de Burnouf aux grammaires an-
 térieures et vous verrez combien tout y est éclairci et sim-
plifié. C'est ainsi que le grec, devenu d'un accès plus
facile, a pu prendre place à côté du latin.
    Je crois que par suite d'une analyse plus approfondie du
langage et du perfectionnement des grammaires, il en est
 de même de l'étude de toutes les langues, mortes ou vi-
vantes, ce qui ne veut pas dire cependant qu'on puisse
toutes les ajouter les unes aux autres dans l'enseignement.
    Mais ce progrès est plus manifeste dans l'enseignement
des sciences que dans celui des lettres et particulièrement
dans les mathématiques.
   Jusqu'à quel point faut-il juger de l'état de l'enseignement
des éléments de la géométrie au XVIe siècle, par ce que Male-
branche, dans un des plus piquants chapitres de la Recher-
che de lu vérité, nous raconte de ce savant professeur d'Ox-
lord (1) qui avait composé un gros volume de commentaires
rien que sur les huit premières propositions d'Euclide et qui
annonçait en ces termes pompeux, a ses auditeurs, une si
grande entreprise: Consilium meum si vires et valetudo
suffecerint explicare octo priores propositiones primi libri


  (1) lieehercjif; de In ncrilé, chap. 6, ï° partie.