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                   HISTOIRE DES BOURGUIGNONS.                    B3

  Alors elle ne se donna plus de repos jusqu'à ce qu'elle eût
  poussé son époux à ordonner la mort de son fils, sous pré-
  texte qu'il cherchait à le trahir el à s'emparer du trône.
     Sigismond, à la suite d'un festin dans lequel Sigéric avait
  bu outre mesure, le fit étrangler sur son lit par deux servi-
  teurs (1). (521).
     Le roi effrayé par la crainte de la colère divine s'adonna
 dès lors à la dévotion, édifia des églises, fonda des abbayes,
 et ruina ses Etats pour enrichir les couvents. Il fonda ou
  répara, en mémoire de "saint Maurice , le couvent d'Agaune
 ou de Saint-Maurice en Valais, et le dota avec une magnifi-
 cence toute royale. Il y passait souvent de longues journées,
 prosterné au pied des autels, pleurant sa faute, et il y prit
 même l'habit religieux.
    Ce faible priuce ne sut pas défendre son royaume contre
 les invasions des Francs. A la mort de Clovis, Clolilde avait
 excité ses fils à poursuivre sa vengeance sur le sang de Gonde-
 baud et à venger le meurtre de leurs aïeuls (2). Cette propo-
sition fut reçue avec empressement par de jeunes princes
avides d'agrandir leurs Etats. Aussitôt ils firent leurs prépa-
 ratifs pour se jeter sur la Bourgogne,
    Sigismond chercha des secours el des alliés (3). Sentant
bien qu'il ne pouvait compter sur Théodoric après la mort
de Sigéric, il tourna ses vues vers Constanlinople et écrivit à
l'empereur Anastase une lettre dont voici quelques fragments:
« Ma nation fait partie du peuple qui vous reconnaît pour
son souverain, el je me liens plus honoré de servir sous vos
ordres, que de régner sur elle. Mes aïeux ont toujours moins
fait de cas des dignités qu'ils devaient au sang dont ils sortaient

 (1) Choricr. — Plancher, — Annales du M<>ijen-Âge. — t>. Bouquet.
— Grcg. de Tours.
 (2) Gallia Chrisliana. — Orcg. ilr Tours.
 (S) Le président Hénault, Histoire de* èlublisscmcnlii des Français,