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198                 STATUE ÉQUESTRE ANTIQUE.

pierres. La rigueur de la saison empêcha de pousser plus
loin cette fouille intéressante qui fut remise à l'été suivant.
    M. Adamoli raconte ensuite, que Laurent et son camarade
Louis l'Etoile , dit Bovigny , portèrent leur découverte chez
un riche bourgeois de Lyon, peu curieux des objets d'art
et qui refusa d'en donner 18 francs. M. le comte de
Saconay, à qui ils s'adressèrent ensuite, la fit déposer chez
lui jusqu'au lendemain qu'il l'envoya à M. le Prévôt des
marchands, en le suppliant de l'acheter (1). Celui-ci plus
 généreux, leur donna deux louis et les engagea à faire tous
leurs efforts pour retirer le corps du cheval, leur promettant
 de le leur payer à raison de 20 sous la livre.
    Adamoli se contente de dire, que la jambe de bronze a
 été trouvée à six pieds du bord et a cinq toises du mur des
 religieuses (2). Cette mesure est loin d'être précise comme
 celle donnée par MM. Delorme et dé la Tourette. Elle pour-
 rait même s'appliquer généralement sur toute l'étendue de
 la muraille, tandis que le rapport de la Commission indique,
 avec une justesse parfaite, le point où se trouva ce fragment
 magnifique.
     Suivant le travail lu à l'Académie, la résistance que
 Laurent dit avoir éprouvée, pour arracher cette jambe de
 cheval, ne fut pas telle qu'on puisse croire qu'elle était
 adhérente au reste de la statue.
     Adamoli affirme , au contraire , dans ses deux premières
 lettres, qu'il fallut deux heures de travail (3) et les efforts
  de quatre crocheteurs dont les cordages se rompirent plu-
  sieurs fois (4). 11 dit que ce ne fut qu'à l'aide d'un cable et

   (1) Note d'Adamoli, dans sa troisième lettre, datée du 20 janvier 1767.
   (2) Lettre du 25 mars 1766. Dans celle du 25 février de la même année,
il dit : à quatre toises du mur des religieuses Sainte-Claire.
   (3) Lettre du 25 février 1766.
    (4) Lettre du 25 mars, même année.