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18 ANTIQUITÉS DE CHALOtï. inscriptions, les Tables de Claude, par exemple, qu'on sent combien est vraie cette réflexion de Tite-Live, que l'âme de celui qui s'attache aux souvenirs de l'antiquité, semble elle- même devenir antique antiquior fit animus. A côté de Lyon, d'autres villes renferment elles aussi de précieux restes, des souvenirs intéressants du passé. Vienne et Autun sont, comme chacun sait, un terrain fertile pour l'antiquaire, de nouvelles découvertes viennent sans cesse les signaler à l'attention des savants. Moins célèbre sans doute que ces antiques cités, Chalon-sur-Saône mérite une place honorable à côté d'elles; de nombreux débris du passé, des tombeaux, des inscriptions, des chartes attestent son importance et son ancienneté. - L'antiquité de Chalon, en effet, est incontestable. Slrabon lui donne le nom de ^olis, César en parle souvent. Placée dans le territoire Eduen, celte ville était comme la forteresse avancée de ce pays contre les Séquanes dont elle n'était séparée que par la Saône. Elle avait un temple en l'honneur de Teufatès et quand vint l'occupation romaine, elle devint par son heureuse position sur la Saône, sur ce beau fleuve qui coule, selon l'expression de César, avec une incroyable douceur, incredibili lenilale, un centre important. Sous la domination franque, Chalon ne perdit rien de son importance. C'était le séjour favori du roi Gonlran ; un atelier monétaire y fut établi, et tel est le nombre des monnaies sorties de l'atelier de Chalon, que bien des érudits le regardent comme le plus important et le plus actif de la Gaule. Charlemagne y convoqua un concile, y établit des écoles et restaura l'église de Saint-Vincent, brûlée par les Sarrasins. Nous touchons là à une des époques les plus critiques de la cité chalon- naise; elle subit, comme beaucoup d'autres villes, les malheurs du moyen âge. Elle fut tour à tour brûlée, pillée par les Sarrasins et les Hongres, ou dévastée dans les guerres