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98                 RAM'OHT 1>E M. S. MORIN.

 témoignent d'une institution analogue. En 1800, alors que
 les idées se portaient à organiser les fruits de notre révolu-
 tion sortie de son époque de violence, le conseil municipal
 de Lyon donna beaucoup de place dans ses délibérations
 aux institutions d'instruction publique. Celle des jeunes
filles n'y fut point oubliée , et précisément cette pensée
 d'adjoindre des écoles primaires gratuites aux pensionnats
 de demoiselles créés sous la protection municipale, fut
 adoptée et suivie d'un commencement de pratique. Mais
 bientôt l'instruction publique tout entière étant mise entre
les mains de l'Etat par l'institution de l'Université, ces cré-
 ations municipales tombèrent.
    Le mémoire dont je parle est néanmoins le travail d'une
plume exercée. Il mériterait mieux qu'une mention hono-
 rable, si votre .Commission n'eût jugé qu'il accorde trop de
place aux généralités.
    Dans le mémoire n° 8, votre Commission a remarqué
 quelques vues dignes d'attention au milieu de beaucoup de
longueurs. Traitant des travaux de la femme dans les cam-
pagnes , il propose un apprentissage spécial relatif aux
occupations auxquelles elles sont propres et qui sont aban-
données aujourd'hui a une routine ignorante et dès lors im-
productives. Delà naît pour les femmes la nécessité de faire,
pour ainsi dire, l'office d'homme en partageant les gros
travaux avec leurs maris et leurs fils. La misère des femmes
dans les campagnes , pour être passive, silencieuse et, en
quelque sorte, acceptée par l'habitude, n'en est pas moins
réelle. Nous les voyons vieillies et courbées bien avant l'âge
sous l'influence de travaux excessifs. 11 faudrait que le
calcul même de l'intérêt portât les hommes a se réserver
la pioche et la charrue, pour renvoyer leurs femmes a des
occupations plus convenables et en même temps de plus de
rapport. Notre sens moral ne serait plus blessé à la vue de