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                 CHRONIQUE LOCALE.

    Notre ville n'avait pas encore retiré les drapeaux de ses fenêtres ni
éteint les lampions allumés pour célébrer nos victoires en Italie, que la
nouvelle de la signature de la paix, répandue avec la rapidité de l'éclair,
a fait recommencer les exhibitions, les illuminations et les fêtes. Voici
l'histoire de cette campagne si brillante et si rapide : — 10 mai 1859,
départ de l'Empereur pour l'Italie ; — 20 mai, victoire de Montébello ; —
30 mai, victoire de Palestro ; — 1 juin, passage du Tessin; — 3 juin,
victoire de Turbigo ; — 4 juin, victoire de Magenta ; — 6 juin, entrée de
l'Empereur à Milan ; — 8 juin, victoire de Marignan -, — 1S juin, entrée
de l'Empereur à Brcscia; — 24 juin, victoire de Solférino; — 29 juin,
passage du Mincio ; — 8 juillet, suspension d'armes ; •*• 12 juillet ,
conclusion de la paix.
   Le 16, l'Empereur quittait Turin à six heures du matin et arrivait à
8 heures du soir à Culoz. S. M. I. était reçue à la frontière par M. le
préfet de l'Ain, et par une foule d'autorités, d'administrateurs et de
curieux, Français et étrangers, parmi lesquels on remarquait M. Jayr et le
général Dufour. Jusqu'à Bourg, où le train impérial a passé à dix heures
et demie, l'Empereur a reçu, à chaque gare, de bruyantes ovations ; le
lendemain, Sa Majesté arrivait à Saint-Cloud.
    Depuis lors, les esprits revenus à des idées pacifiques n'ont plus
cherché à triompher que par les arts. JL.es exécutants lyonnais se sont
répandus dans les villes environnantes et à Bourg, St-Etienne, Clermont-
Ferrand, Vienne, Marseille, Aix et Chambéry, nos diverses sociétés de
musique, nos artistes les plus en renom et les plus aimés ont soutenu la
gloire lyonnaise. George Hainl est en Auvergne, Ferdinand de Croze en
Savoie ; l'autre jour, ce dernier artiste a donné à Aix, avec le concours
de MM. Arnstein et Philibert, un brillant concert au bénéfice des blessés
 d'Italie.
    Ici, disons que pendant que nous étouffons sous le poids d'une chaleur
jusque-là inconnue et que, pour altirer le public au théâtre, il n'a fallu
rien moins qu'Arnal et Lafontainc, le comique bouffon et l'acteur
passionné et puissant, Aix attire une Société brillante par la magie de
sa fraîcheur et de ses ombrages. Le théâtre du Chalet a repris ses
samedis dramatiques avec MM. de Solms, Ponsard, Gontaut-Biron, Vander-
Hayden, Tony Réveillon et autres. Parmi les spectateurs on remarquait
 des ducs et des princes, c'est à faire penser à ce parterre de rois du
premier empire.
    Mais Lyon n'a pas eu des succès grâce seulement à la musique':
M. Tyr, que nous revendiquons puisqu'il est Forésien, a dessiné les beaux
 vitraux exécutés à Saint-Galtnier, et posés depuis peu dans le chœur de
l'église Saint-Louis, à Saint-Etienne ; M. Pagnon-Deschelcttes, peintre sur
 verre de notre ville, a doté la principale église d'Aix-lcs-bains de
vitraux qui ont fait une profonde sensation en Savoie, et dans la liste
 des récompenses accordées à la suite de l'exposition qui vient de se
 terminer à Paris, nous avons été heureux de trouver le nom de
 MM. Louis Janmot, Comple-Calix, Allemand, Fabisch. Perrachon et
 Roubaud.
  — Nous aurions une longue liste nécrologique à tracer, si la Hernie