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de vouloir que dans une église tout le mobilier datât de la
création. •— Liberté absolue à l'artiste de choisir telle ou telle
période pour son meuble, d'y formuler l'art bysantin, l'art
sévère du XIIIe siècle, l'art orné du XIV0, l'art riche du XVe,
l'art capricieux, mais plein de verve de la renaissance, le faire
contemporain de Louis XIV, celui même du dernier siècle,
qui estle plus impur de tous. Mais une fois que l'architecte
a choisi une zone, déployé sa bannière sur une époque dé-
terminée, adopté une langue ou un dialecte, il doit être fidèle
en tous points à l'histoire, à l'orthographe^ aux locutions du
temps, à la couleur locale.
   L'idée d'une chaire admise, il fallait sortir des voies battues,
renoncer à ces éternelles représentations du Précurseur et
desEvangélistes, et surtout à celte idée fausse en architecture
d'adosser une chaire à un pilier, ce qui compromet la solidité,
blesse la vue, rompt violemment l'harmonie des lignes basi-
licales. Quel motif peut avoir dirigé l'architecte dans le choix
de son double caractère, XVe et XVIe siècles ? Il n'y a de XV»
siècle évident dans l'église de Saint-Jean que la chapelle de
Bourbon, et la renaissance y manque complètement. Il eût
été plus convenable, plus digne, de replacer aux deux flancs
du sanctuaire, ou les deux ambons de l'école bysantine, qui
auraient servi à la fois aux sermons et à réciter l'Évangile
et l'Épître, ou bien de placer une chaire dans un entreco-
lonnement, avec deux rampes d'escaliers, comme cela s'est
fait à l'église cathédrale d'Autun. Puis, pour l'ornementation ,
pourquoi n'avoir pas posé là les statues de quelques saints et
docteurs de l'église de Lyon, comme les Irénée, les Pothin,
etc. ; pourquoi n'avoir pas mis dans les panneaux des bas re-
lifs, en empruntant les représentations aux deux conciles
œcuméniques si célèbres, qni se sont tenus dans la basilique
même de Saint Jean, PRIMA SEDES GALLIARVM? Il y au-
rait eu là idée religieuse et nationale, et l'art n'est jamais plus
noble que quand il se fait historien et poète.
  Au lieu de cela, l'on a voulu imiter ce qui se fait dans tous