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127 de vouloir que dans une église tout le mobilier datât de la création. •— Liberté absolue à l'artiste de choisir telle ou telle période pour son meuble, d'y formuler l'art bysantin, l'art sévère du XIIIe siècle, l'art orné du XIV0, l'art riche du XVe, l'art capricieux, mais plein de verve de la renaissance, le faire contemporain de Louis XIV, celui même du dernier siècle, qui estle plus impur de tous. Mais une fois que l'architecte a choisi une zone, déployé sa bannière sur une époque dé- terminée, adopté une langue ou un dialecte, il doit être fidèle en tous points à l'histoire, à l'orthographe^ aux locutions du temps, à la couleur locale. L'idée d'une chaire admise, il fallait sortir des voies battues, renoncer à ces éternelles représentations du Précurseur et desEvangélistes, et surtout à celte idée fausse en architecture d'adosser une chaire à un pilier, ce qui compromet la solidité, blesse la vue, rompt violemment l'harmonie des lignes basi- licales. Quel motif peut avoir dirigé l'architecte dans le choix de son double caractère, XVe et XVIe siècles ? Il n'y a de XV» siècle évident dans l'église de Saint-Jean que la chapelle de Bourbon, et la renaissance y manque complètement. Il eût été plus convenable, plus digne, de replacer aux deux flancs du sanctuaire, ou les deux ambons de l'école bysantine, qui auraient servi à la fois aux sermons et à réciter l'Évangile et l'Épître, ou bien de placer une chaire dans un entreco- lonnement, avec deux rampes d'escaliers, comme cela s'est fait à l'église cathédrale d'Autun. Puis, pour l'ornementation , pourquoi n'avoir pas posé là les statues de quelques saints et docteurs de l'église de Lyon, comme les Irénée, les Pothin, etc. ; pourquoi n'avoir pas mis dans les panneaux des bas re- lifs, en empruntant les représentations aux deux conciles œcuméniques si célèbres, qni se sont tenus dans la basilique même de Saint Jean, PRIMA SEDES GALLIARVM? Il y au- rait eu là idée religieuse et nationale, et l'art n'est jamais plus noble que quand il se fait historien et poète. Au lieu de cela, l'on a voulu imiter ce qui se fait dans tous