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447 qu'il veut! Que lui importent les vaines parades de l'orgueil! De quelque côlé que Sévère dirige ses r e g a r d s , la terre est GUERRE soumise à son sceptre. Un seul peuple lui résiste , la Gaule; ALBIN. un peuple qui suffit à lui seul pour anéantir Rome et ses innombrables légions. Au milieu de ce peuple, un h o m m e , faible et amolli par l'oisiveté , qui a passé sa jeunesse à chan- ter Cérès et Cypris, composant dans ses délicieux jardins d'Al- biniacum (Albigny), aux bords riants de la LSaône , un traité sur l'agriculture (1), et des contes milésiens sur les honteux plaisirs des prêtresses de Vénus. Peuple trop grand pour un aussi petit h o m m e ; cerveau trop frêle pour soutenir la lourde couronne impériale. — C'est donc cette nation qu'il faut vaincre, et non pas Albinus, cette nation amoureuse de toute belle action et noblement jalouse de toute gloire qu'elle n'a pas donnée. Déjà plusieurs fois les chants gaulois ont retenti dans les temples, surtout quand Sévère a vaincu le lâche et vil Julianus (2) ; ils vont de nouveau retentir sur les champs de bataille, accompagnés des sons lugubres du bouclier d'airain ; mais cette fois, c'est contre lui ; il a trop vaincu, il est trop g r a n d , pour que son épée ne soit pas digne de toucher l'épée gauloise. Avant de quitter la Mysie , Sévère fait proclamer Auguste, MARCHE de Bassianus, son fils (3), surnommé par le p e u p l e , soit Taran- SÉVÈRE. tus, du nom d'un fameux gladiateur, soit Caracalla, de l'ha- billement militaire gaulois carac ou caracul (4), qu'il fit adop- ter aux Romains et qu'il portait toujours. C'est à Viminatium que les soldats saluent empereur (5) le jeune enfant, né à Lyon. Cependant du fond de la Bretagne, Albinus s'avance ( 1) Voyez Capitolinus in vitâ Albini ; Sabbathier, Dict. pour l'intell., 1.2, p. 25. (2) Sévère avait été gouverneur de la province. (3) Gibbon, Bist. de la DdcacL, t. 1, ch. 6, p. 306. (4) Chateaubriand, Etud. hist. l r e partie, p. 439. (5) La plupart des auteurs ont confondu cette ville de Mysie avec Vimy, ville près de Lyon, aujourd'hui Neuville. Ce nom lui vient de Camille de Neuville , archevêque de Lyon , qui y posséda un château.